MATISSE - PICASSO

Article publié dans la Lettre n° 204


MATISSE - PICASSO. « On vient d'avoir l'idée la plus rare et la plus imprévue, celle de réunir dans une même exposition les deux maîtres les plus fameux et qui représentent les deux grandes tendances opposées de l'art contemporain ». C'est ainsi que commence la présentation par Guillaume Apollinaire de la première exposition conjointe jamais consacrée à Matisse et Picasso, en 1918. Quatre-vingt quatre ans plus tard, une nouvelle confrontation est organisée à Paris, puis à Londres et New-York. Cette fois c'est l'œuvre complète des deux artistes qui peut être comparée.
Tout au long de leur trajectoire artistique les deux hommes vont travailler dans un vis-à-vis productif, à Paris, en Catalogne ou sur la Riviera française, autour des grands genres du Nu, du portrait et de la Nature morte. Oscillant entre amitié et compétition, leur relation sera fondée sur une véritable « fraternité artistique » selon les mots de Matisse.
Dès le début du siècle, Matisse et Picasso furent considérés comme les deux principaux inventeurs de l'art moderne. Fondée sur un bilan croisé de près d'un siècle de réévaluations critiques et de recherches, cette exposition reconstitue les moments-clefs de leur dialogue entre 1906 et 1954 (mort de Matisse), à travers un ensemble impressionnant (70 peintures, 22 sculptures, 50 dessins, 17 tôles et gouaches découpées) d'œuvres maîtresses provenant des plus prestigieuses collections publiques et privées. Selon un parcours globalement chronologique, l'exposition témoigne des échanges ou interférences stylistiques et thématiques entre leurs deux œuvres, notamment dans leur redéfinition commune de la figure dans les années 1906-1908, les compositions « cubisantes » de Matisse en 1913-1917 ou l'évocation du grand thème matissien des Odalisques par Picasso à partir des années 30. L'exposition permet ainsi d'établir des confrontations inédites d'œuvres contemporaines telles le Nu bleu de Matisse et la Femme nue aux bras levés de Picasso (1907), mais aussi d'opérer des parallèles audacieux entre des œuvres de techniques différentes (gouaches et tôles découpées) et surtout en juxtaposant des œuvres appartenant à des périodes de création distantes telles Nature morte sur fond vert de Picasso (1914) et Nature morte au magnolia de Matisse (1941). Grand Palais 8e (01.44.13.17.17 - réservation (recommandée) 08.92.68.46.94) jusqu'au 6 janvier 2003.
Pour voir notre sélection de diapositives, cliquez ici. Lien: www.rmn.fr


Retour à l'index des expositions

Nota: pour revenir à « Spectacles Sélection » il suffit de fermer cette fenêtre ou de la mettre en réduction