Parcours en images et en vidéos de l'exposition

MARC RIBOUD,
histoires possibles

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°518 du 17 février 2021



 

Entrée de l'exposition
Marc Riboud, histoires possibles

L’exposition consacrée au photographe Marc Riboud marque l’entrée de son œuvre dans les collections nationales. Elle est aussi la concrétisation de la rencontre, en 2013, avec Catherine Riboud Chaine, femme du photographe et belle-soeur de deux grands donateurs du musée, Jean et Krishnâ Riboud. Très vite en jaillit l’idée que le havre recherché par Catherine pour le fonds de Marc, grand nom de l’agence Magnum, de l’histoire de la photographie tout simplement, serait le musée ; et aussi la conviction qu’avec l’association des Amis de Marc Riboud nous organiserions une transition douce vers une patrimonialisation du travail de Marc.

Nous avons réfléchi de concert pendant deux ans dans une grande complicité, une mutuelle estime pour inventer l’art de la liberté : nous laisser la possibilité d’exposer en dehors des murs d’un musée, mais aussi continuer de faire de la photographie de Marc Riboud ce qu’elle est et deviendra chaque jour un peu plus : un monument, un mémoire du siècle.

Qui d’entre nous ne s’identifie pas à telle ou telle image qu’il a toujours connue, et n’a le sentiment ainsi de feuilleter avec l’album du monde celui de sa famille ? De l’immédiat après-guerre à la Chine atemporelle des monts Huang Shan c’est à un parcours de plus de cinquante ans sur tous les continents, avec une place privilégiée pour l’Asie, qu’invite cette exposition rétrospective sur l’oeuvre de Marc Riboud.

 
Texte du panneau didactique.
 
Vue depuis la fenêtre de l’appartement familial. Lyon, France, 1942. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Lyon, France. Fin des années 1940. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Nu dans le miroir. Prague, Tchécoslovaquie, 1983. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
Chronologie


1 - La France de l'après-guerre, 1945-1954


Scénographie
La France de l’après-guerre, 1945-1954

Au sortir de la guerre, Marc Riboud arpente Lyon, la ville de son enfance, l’appareil photographique de son père au cou. D’emblée son regard embrasse les gens et cadre l’espace, il aime composer l’image silencieusement. On retrouve cette même sensibilité d’observateur discret, jamais indiscret, dans les photographies parisiennes, puis anglaises. Elle sera la marque même du regard de Marc Riboud tout au long de son chemin. Dès le départ, il est un photographe à hauteur de l’homme dans toutes ses conditions, jamais en surplomb, jamais dans la posture du jugement.

Son monde est un miroir de l’immédiat après-guerre, divisé par le travail, faisant alterner les rudes fatigues, la concentration sur le geste, avec la détente des bords de l’eau. Ce monde, s’il est éprouvé, rationné encore, croit en ses lendemains. Il découvre la télévision. On y parle des événements majeurs du temps : d’une France pauvre, du mal-logement, de la figure de l’abbé Pierre en ce terrible hiver 1953-1954. Il est ressuscité du pire ; il s’accroche aux fers de l’avenir, d’une main, comme un peintre en lévitation sur la tour Eiffel.

 
Texte du panneau didactique.
 
Le peintre de la tour Eiffel. Paris, France, 1953. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
 
Jeu de reflets dans une vitrine de l’avenue de l’Opéra. Paris, France, 1952. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Square du Vert-Galant devant le pont des Arts. Paris, France, 1952. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Bonne sœur devant Notre-Dame. Paris, France, 1953. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Saint-Lô, France, 1953. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Paris, France, 1953. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Confession lors de la messe en plein air à Esclimont, pendant un pèlerinage à Chartres. France, 1953. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Devant l’hôtel Rochester, des crieurs de journaux vendent les dernières éditions qui portent en gros titres l’initiative de l’abbé Pierre. Paris, France, 1954. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Bidonville en banlieue de Paris. France, 1954. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.


2 - L'Angleterre, 1954


Scénographie
L’Angleterre, 1954

En 1953, son portrait d’un peintre, Zazou, sur la tour Eiffel, paru dans le magazine américain Life, le fait entrer à Magnum. Cette agence, coopérative photographique fondée en 1947, compte parmi ses membres fondateurs Henri Cartier-Bresson, George Rodger ou encore Robert Capa. C’est ce dernier qui envoie Marc Riboud faire un long séjour en Angleterre en 1954, pour parachever sa formation, « voir les filles et apprendre l’anglais ».

Avec bienveillance, et sans jugement ni âpreté, il nous restitue des dockers en grève, les cités ouvrières, les arrière-cours pauvres de Leeds. Lors d’une réunion du parti
conservateur, il saisit Churchill, vieux lion endormi au soir de sa vie. Ce n’est pourtant pas uniquement l’image d’un monde qui s’en va qu’il fixe mais aussi celle de la vie, joyeuse, qui revient : passants londoniens flânant dans les parcs, vacanciers de Southend-on-Sea…
 
Texte du panneau didactique.
 
[sans titre]. Londres, Angleterre, 1954. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Au British Museum. Visiteur devant une des statues provenant du Parthénon. Londres, Angleterre, 1954. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
 
Dockers de Liverpool en grève. Londres, Angleterre, 1954. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
Match à Wembley. Londres, Angleterre, 1954. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Devant les dinosaures du Crystal Palace. Londres, Angleterre, 1954. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Southend-on-Sea, Angleterre, 1954. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
Scénographie
 
[sans titre]. Londres, Angleterre, 1954. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Winston Churchill au congrès du Parti conservateur. Blackpool, Angleterre, 1954. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.


3 - Édition


Scénographie avec des ouvrages publiés par Marc Riboud.
Édition

Marc Riboud attachait une grande importance à la qualité de ses livres. Il était sévère sur le choix de ses photos, «less is more» aurait pu être sa devise. Il aimait être conforté, souvent par les mêmes : l’éditeur Robert Delpire, un « oeil » à qui il faisait confiance depuis toujours, et aussi Maurice Coriat, un merveilleux graphiste qui a mis en page beaucoup de ses livres. Après le choix, venait la qualité de l’impression et là aussi, il avait un complice avec Jean Genoud, le grand imprimeur de Lausanne, un as dans son métier. « C’est deux fois plus cher mais cent fois meilleur » disait Marc Riboud. Pour les textes, il faisait souvent appel à ses amis avec qui il partageait la même approche de l’Asie: Claude Roy, Jean Daniel, Jean Lacouture. Les projets de livres étaient une occasion de discuter, de mettre en commun leurs impressions.

 
Texte du panneau didactique.
 
Vest Pocket Kodak et son étui en cuir. Cet appareil Vest Pocket Kodak a été offert à Marc Riboud quand il avait 14 ans. Son père avait dit au jeune Marc timide : « Si tu ne sais pas parler, tu sauras peut-être regarder. »


4.1 - Vers l'Orient, 1955-1958


Scénographie
Vers l’Orient, 1955-1958

Marc Riboud a abordé l’Europe orientale en 1953 par un voyage dans un pays d’un autre temps, la Yougoslavie. En 1955, il décide de partir plus à l’est. En Turquie il retrouve les mêmes enfants qui jouent dans les rues poussiéreuses, les mêmes travailleurs aux prises avec la machine industrielle et découvre les premiers fantômes de la Turquie post-kémaliste. Mais peu à peu, il glisse vers l’ailleurs. Les paysages d’Anatolie le happent par leur étrangeté formelle puis c’est l’Iran et sa radicale opposition entre l’horizon plat du paysage et la verticalité humaine. L’austérité devient grandeur et au fur et à mesure de la traversée jusqu’au Pakistan, l’absolu du dénuement devient palpable. C’est son premier contact avec un nouveau monde l’Islam. Les rares regards, ceux des hommes, sont d’une intensité inédite. De l’autre côté de la frontière de 1947, à Chandigarh, la géométrie rigoureuse de Le Corbusier semble suivre une rythmique orientale qu’accentuent les pièges intenses de l’ombre et de la lumière.

Il passe un an à Calcutta, où il côtoie Satyajit Ray et Ravi Shankar, profite d’une étape au Népal pour photographier le couronnement du roi. Il obtient son visa pour la Chine et y séjourne plusieurs mois. Il clôt son périple par l’Indonésie et par le Japon.

 
Texte du panneau didactique.
 
Jeune fille dans les ruelles de Dubrovnik, sous l’œil désapprobateur de sa grand-mère. Yougoslavie (actuelle Croatie), 1953. Épreuve originale gélatino-argentique.


4.2 - Yougoslavie, 1953

Scénographie
 
Dans les ruelles de Trogir. Yougoslavie (actuelle Croatie), 1953. Épreuve ultérieure gélatino-argentique..
 
Plongeur devant les remparts de Dubrovnik, Yougoslavie (actuelle Croatie), 1953. Épreuve originale gélatino-argentique.
 

Premier reportage de Marc Riboud à |'étranger. Ce plongeur qui forme une courbe si parfaite dans le ciel de Dubrovnik est saisi par Marc Riboud, amoureux de géométrie.


4.3 - Turquie, 1955

Scénographie
 
[sans titre]. Istanbul, Turquie, 1955. Épreuve ultérieure gélatino-argentique..
 
[sans titre]. Bursa, Turquie, 1955. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Sur la route de Van. Turquie, 1955. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Construction de la centrale hydroélectrique du barrage de Seyhan. Turquie, 1955. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.


4.4 - Iran, 1955

Scénographie
Lutteurs à Téhéran. Iran, 1955. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.


4.5 - Afghanistan, 1955-1956

Scénographie
 
À l’aéroport de Kaboul. Afghanistan, 1955. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
 
[sans titre]. Kaboul, Afghanistan, 1956. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
Scénographie
 
Veillée mortuaire. Afghanistan, 1955. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Passe de Khyber. Afghanistan, 1956. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.

Sur la passe de Khyber, à plus de mille mètres d’altitude, étaient passées les invasions de Gengis Khan, des Mongols, des Parthes et des Romains, mais, en 1956, la région est habitée par des tribus rivales, des fabriques d’armes artisanales et des contrebandiers. Dans sa vieille Land Rover qui l'emmène d'lstanbul à Calcutta, Marc Riboud n’a pas perdu son humour.

Vue sur les bouddhas sculptés dans la falaise de Bamiyan. Afghanistan, 1955. Épreuve originale gélatino-argentique.


4.6 - Pakistan, 1956

Scénographie
Scénographie
 
Fabrique d’armes à Kohat, non loin de la frontière afghane. Pakistan, 1956. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
Fabrique d’armes à Kohat, non loin de la frontière afghane. Pakistan, 1956. Épreuve originale gélatino-argentique.


4.7 - Inde, 1956

Scénographie
 
Ouvriers à Chandigarh. Inde, 1956. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
High Court, bâtiment conçu par Le Corbusier, à Chandigarh. Inde, 1956. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG. © F.L.C. Adagp Paris 2020.
 
Préparatifs du festival de Kali à Calcutta. Inde, 1956. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
 
Le Dhotti. Sur les rives du Gange à Bénarès. Inde, 1956. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 

« Le plus souvent, sur une planche, la meilleure photo saute aux yeux comme le bon accord sonne juste à l’oreille. » Marc Riboud ne cessait de revisiter ses planches-contact, en vue d’une parution, d’une exposition. Il disait que l'editing, le choix, était le travail le plus difficile mais le plus important. Dans ce film au banc-titre réalisé en 1989, il explique et commente certaines de ses planches-contact parmi les plus connues, notamment celle du « peintre de la tour Eiffel »
Extrait d'une vidéo présentée dans l'exposition.
 
 
Paon à Jaipur. Inde, 1956. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
 
Nehru et Zhou Enlai, Inde, 1956. Épreuve Originale gélatino-argentique.

La photographie saisit la rencontre historique entre Nehru, Premier ministre de l'Inde qui appartient au groupe des « Non-alignés », et Zhou Enlai, Premier ministre de la République populaire de Chine, les deux pays les plus peuplés du globe. Elle est prise à Delhi un an après la « Conférence afro-asiatique » des non-alignés à Bandung, en Indonésie.



4.8 - Népal, 1956
Indonésie, 1958

Scénographie
Couronnement du roi Mahendra Bir Bikram Shah Dev. Katmandou, Népal, 1956. Épreuve originale gélatino-argentique.


5 - La Chine, 1957


Scénographie
La Chine, 1957

« Marc Riboud et la Chine » semble presque un pléonasme tant son nom est associé à ce pays qu’il a connu pendant plus de cinquante ans, de 1957 à 2010, qu’il a approché quand personne n’y allait, qu’il a aimé et regardé. Il l’a vu changer et en a retranscrit les évolutions sans idéologie, sans parti pris, avec acuité cependant et avec cette passion pour l’autre qui lui fit toujours placer l’humain au centre de son regard.

Quand il arrive en Chine en 1957, Marc Riboud est un des rares photographes à accéder au pays. Avant lui, peu de photographes s’étaient aventurés dans la Chine républicaine; Robert Capa, en 1938, avait couvert la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945) et Henri Cartier-Bresson, en 1949, la chute du Kuomintang face à l’avancée de l'Armée populaire de libération de Mao Zedong.

Marc Riboud est le premier à renouveler les images qui nous parviennent sur ce pays dont l’évolution si rapide intrigue. Il atteint un monde d’une intense humanité, saturé, au travail. Ses images de scènes de la vie quotidienne représentent un témoignage historique précieux. La Chine de 1957 représente un espoir. Marc Riboud y observe la campagne dite des « Cent Fleurs », un mouvement de libération de la parole et d’émulation artistique. Cette période particulière, s’arrêtera brutalement avec le « Grand Bond en avant » mis en oeuvre dès 1958.
 
Texte du panneau didactique.
 
Haleurs de bateaux sur le Yangzi Jiang, en aval de Chongqing. Chine, 1957. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Patin à glace sur le canal gelé le long des murs de la Cité interdite. Pékin, Chine, 1957. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Élève sculpteur à l’École des Beaux-Arts de Pékin. Chine, 1957. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.

L’étude du nu sera supprimée pendant la Révolution culturelle dans les écoles des Beaux-Arts.

Scénographie
 
Vitrine d’un magasin d’antiquités. Pékin, Chine, 1957. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
 
L’acteur Gérard Philippe venu présenter le film Fanfan la Tulipe à Pékin. Chine, 1957. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Train dans une aciérie d’Anshan. Chine, 1957. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Les Cinq téléphones. Bureau d’un ingénieur dans une aciérie de Mandchourie. Chine, 1957. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
Scénographie
 
Paysanne dans le train. Dans le train qui mène de la frontière de Hong-Kong à Canton, Chine, 1957. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
 
Sortie de l’usine à Anshan. Chine, 1957. Épreuve originale gélatino-argentique.


6 - Le Japon, 1958


Scénographie avec 3 photos prises dans les coulisses du Nichigeki Music Hall. Tokyo, Japon, 1958. Épreuves originales gélatino-argentiques.
Le Japon, 1958

En 1958, quand Marc Riboud arrive au Japon au terme de son périple de trois ans en Asie, ce pays n’a guère été photographié par les Européens depuis la fin de la guerre du Pacifique. Là, il ne photographie quasiment pas la nature, ni l’architecture traditionnelle, mais il séjourne à Tokyo et dans ses environs, puis brièvement à Osaka et à Kyoto.

Marc Riboud est frappé par « cet équilibre sur la corde raide que les Japonais maintiennent avec difficulté, entre cette furieuse occidentalisation et industrialisation », et la tradition qui demeure. C’est au Japon qu’il conçoit son premier livre : Women of Japan (1959). L’ouvrage, de petit format, renferme quatre-vingt-six photos. Il y réalise aussi une de ses images devenues fameuses, lors du rallye de la Japanese Photographers Society à la station thermale de Karuizawa.

Mais la vie au Japon coûte cher et les quelques reportages qu’obtient Marc Riboud ne peuvent couvrir ses frais. Après quatre mois il écourte son séjour, à regret.

 
Texte du panneau didactique.
 
Dans les coulisses du Nichigeki Music Hall. Tokyo, Japon, 1958. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
Rallye des photographes à Karuizawa. Japon, 1958. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Tokyo, Japon, 1958. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
Scénographie
 
Devant l’un des innombrables cafés de Tokyo. Japon, 1958. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Le Nu dans la vitrine. Lingerie en vitrine du grand magasin Matsuzakaya à Ginza. Tokyo, Japon, 1958. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Kyoto, japon, 1958. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Tokyo, Japon, 1958. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
Scénographie
 
La tour de Tokyo en construction, Japon, 1958. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.

Inspirée de la tour Eiffel, cette construction métallique, plus haute de quelques mètres que celle de Paris, était en construction lors du séjour de Marc Riboud à Tokyo en 1958. Il la photographia sous de très nombreux angles comme la tour Eiffel à Paris.

 
Tour de Tokyo. Japon, 1958. Épreuve originale gélatino-argentique.


7 - Alaska, 1958


Scénographie
Alaska, 1958

En 1958, Marc Riboud traverse l’Alaska en plein hiver avec un ami journaliste dans une voiture américaine, empruntant l’Alaskan Highway depuis Fairbanks jusqu’à la côte Ouest.

La ruée vers l’or est finie, le pétrole pas encore découvert, mais pour Marc Riboud la neige efface toute laideur et s’offre à lui comme une page blanche où chaque homme, animal ou maison est une apparition étrange et poétique. L’homme semble s’y mouvoir en silence comme dans un film muet.

 
Texte du panneau didactique.
 
Alaskan Highway à 200 kilomètres de Fairbanks. Alaska, États-Unis, 1958. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Dans un bar de Fairbanks. Alaska, États-Unis, 1958. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
Leonard Vestal part pour une journée de pêche. Kotzebue, Alaska, États-Unis, 1958. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.


8.1 - Indépendances, 1960-1967


Scénographie

Indépendances, 1960-1962

Marc Riboud avait la liberté chevillée au corps et préférait choisir ses voyages plutôt que de répondre aux commandes des magazines. Pourtant tout au long des années qui voient l’accession à l’indépendance de plusieurs pays, ses aspirations personnelles rejoignent la soif d’actualité.

C’est ainsi qu’en 1960 il part découvrir le Ghana, la Guinée et le Nigéria, anciennes colonies britanniques, qui proclament leur indépendance respective en 1957, 1958 et en 1960 ; il y capte la joie.

À Cuba, indépendante mais sous hégémonie américaine, la rue renverse l’homme fort du pays, Batista, pour porter au pouvoir Fidel Castro que Marc Riboud rencontre la veille de l’assassinat de Kennedy. Fin d’une ère. Cuba est devenue un régime communiste.

Algérie 1962. Marc Riboud saisit l’enthousiasme de la jeunesse algérienne comme la foule de ceux qui partent. Partout règne ce regard à hauteur d’homme.

Il nous saisit dans une de ses photographies les plus célèbres, et parmi les plus célèbres de l’histoire du photo reportage : un jour d’octobre 1967 à Washington, il voit une jeune manifestante, opposante à la guerre du Vietnam, fleur à la main, s’avancer vers des soldats de son âge.

 
Texte du panneau didactique.
 
[sans titre]. Alger, Algérie, 2 juillet 1962. Épreuve originale gélatino-argentique.


8.2 - Nigéria, 1960

Le Bal de l'indépendance, Nigeria, 1960. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.

Le 1er octobre 1960, on fête à Lagos, alors capitale, l’indépendance du Nigeria. Marc Riboud a involontairement superposé deux prises de vue, son appareil s’étant grippé au moment d’avancer le film dans le boîtier, ajoutant à la beauté de ce profil projeté dans les vitres.



8.3 - Ghana - Guinée, 1960-1963

Scénographie
 
[sans titre], Conakry, Guinée, 1960. Épreuve originale gélatino-argentique.

Ces statues représentant des Guinéens amis des Français, ont été mises à l’écart par Sékou Touré après l’indépendance. Abandonnées sur la grève, elles illustrent la volonté d’effacer les souvenirs de la colonisation française.

 
Pêcheurs d’Accra. Ghana, 1960. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.

Accra comptait alors des centaines de pêcheurs travaillant sur ces barques aujourd’hui presque toutes disparues.

 
Festival d’Aburi. Ghana, 1960. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Ghana, 1963. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.


9.1 - L'Algérie, 1962


L’Algérie, 1962


Plus photographe que journaliste, Marc Riboud a pourtant été plusieurs fois dans sa vie passionné par l’actualité. Pendant la guerre du Vietnam et la guerre d’Algérie par exemple, il raconte qu’il a connu « les courses folles pour bien se placer, l’instinct qui nous porte toujours en tête d’un cortège pour le précéder et non le suivre, pour faire face aux visages, aux regards toujours plus près ».
Présent à Alger lors de la semaine des barricades en 1961, il suit les négociations menées à Évian pour mettre fin à la guerre en Algérie. En 1962, il se rend régulièrement en Algérie où il photographie le référendum du 1er juillet et les célébrations de l’indépendance, ainsi que les leaders politiques Ahmed Ben Bella et Houari Boumediene qui dirigeront le pays.
 
Foule le jour de l'indépendance à Alger, Algérie, 1962. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
Départ des pieds-noirs dans le port d’Alger. Algérie, juin 1962. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Alger, Algérie, 2 juillet 1962. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Alger, Algérie, juin 1962. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.


9.2 - Cuba, 1963

Scénographie
 
Dans le bureau d’une usine de métallurgie, construite avec l’aide de l’URSS. Cuba, 1963. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Dans les rues de La Havane, à gauche les résultats de la loterie nationale. Cuba, 1963. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Fidel Castro interviewé par Jean Daniel, La Havane, Cuba, 1963. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.

À gauche Fidel Castro ; Jean Daniel, de dos : au centre l’interprète, Juan Arcocha ; à droite, Michèle Daniel et l'aide de camp de Fidel Castro. Cette photographie sera publiée dans un article de l'Express intitulé « Avec Castro à l'heure du crime » car le même jour était assassiné le Président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy. Ce qu'on appelle dans le jargon des journalistes un « scoop ».

 
Ouvriers dans une fonderie de La Havane. Cuba, 1963. Épreuve originale gélatino-argentique.


10 - Marc Riboud et ses amis


Scénographie
Marc Riboud et ses amis

Marc Riboud pratiquait son métier de photographe en solitaire, voyageant souvent seul, avec de longues journées de marche en silence, concentré sur ce qu’il voyait. Il avait quelques amis, peu nombreux et toujours les mêmes avec qui il partageait ses passions : l’Asie, l’évolution de la Chine, la photographie, etc.

Occasionnels compagnons de voyage, comme Anne Philipe à Xi’An ou sur les hauts plateaux tibétains, ou encore Sarah Moon et Robert Delpire à Huang Shan, il aimait les retrouver au retour et travailler avec eux à un livre ou à une exposition. Le travail était à la fois le centre de sa vie et le lien qui le reliait à ses amis de toujours, Henri Cartier--Bresson, Jean Daniel, Claude Roy…



 
Texte du panneau didactique.
 
Photographie des Huang Shan par Sarah Moon, 1996. Épreuve originale gélatino-argentique.
Photographie du bureau de Marc Riboud
 

Lettre d’Henri Cartier-Bresson à Marc Riboud, 28 janvier 1956.

Cliquer ici ou sur l'image pour voir un agrandissement de la lettre.

 
Anne et Gérard Philippe photographiés par Marc Riboud, l’année de leur rencontre. Pékin, Chine, 1957.
 
Jean Daniel pendant son interview de Fidel Castro. Cuba, novembre 1963.
 
Claude Roy chez lui, photographié par Marc Riboud. Paris, France, 1986.


11 - La jeune fille à la fleur, 1967


Scénographie
 
Police militaire devant le Pentagone, pendant la manifestation contre la guerre au Vietnam. Washington, États-Unis, 21 octobre 1967. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Manifestation contre la guerre au Vietnam. Washington, États-Unis, 21 octobre 1967. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
La jeune fille à la fleur, 1967

Un jour d’octobre 1967, à Washington, des dizaines de milliers de jeunes Américains, Blancs et Noirs, osaient manifester devant le Pentagone contre la guerre au Vietnam. À la tombée de la nuit, la foule se dispersait quand une jeune fille de dix-sept ans, une fleur à la main, s’est approchée des baïonnettes. « La jeunesse américaine avait ce jour-là un beau visage », disait Marc Riboud. La photographie en noir et blanc est la plus connue, la dernière sur la planche contact, mais il existe une version couleur, oubliée par Marc Riboud et qu’il avait redécouverte avec joie il y a une dizaine d’années.
 
La jeune fille à la fleur. Manifestation contre la guerre au Vietnam, Washington, États-Unis, 21 octobre 1967. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG. Impression jet d’encre sur papier.
 
La jeune fille à la fleur. Manifestation contre la guerre au Vietnam, Washington, États-Unis, 21 octobre 1967. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
Première parution de La Jeune Fille a la fleur dans le Paris Match du 4 novembre 1967.

On note que la photographie retenue est située deux vues avant celle qui deviendra célèbre. Le photographe est plus éloigné et la jeune fille semble plus fragile face aux militaires.

Planche contact de La Jeune Fille à la fleur, manifestation contre la guerre au Vietnam. Washington, États-Unis, 21 octobre 1967. Épreuve originale gélatino-argentique avec annotations du photographe.



12 - Le Vietnam, 1968-1976


Scénographie
Le Vietnam, 1968-1976

À l’issue du second conflit mondial, la décolonisation de l’Indochine se mêle aux fils complexes de la guerre froide ; le Vietnam se divise, tiraillé par des jeux d’influences contraires. Hô Chi Minh proclame en septembre 1946 la République démocratique du Vietnam, d’inspiration marxiste, avec Hanoi pour capitale. En 1954, après la chute de la ville de Dien Bien Phu et les accords de Genève, le pays est coupé en deux entre le Nord et le Sud. De 1949 à 1973, le pays est déchiré par une guerre effroyable opposant le Nord Vietnam communiste, dont les alliés sont la Chine et le bloc de l’Est, et l’État du Vietnam au Sud, dont Saigon est la capitale, que soutiennent les Américains.

Le Vietnam de Marc Riboud est un monde terrassé. Le photographe se rend à Hué, capitale du dernier empereur, Bao Dai, après les destructions et massacres des Nord- Vietnamiens du 29 janvier 1968 lors de l’offensive dite « du Têt » (du nom de la fête du Nouvel An), et après les bombardements américains qui ont suivi. Les photographies de Hué frappent par l’apparente persistance des signes – la tenue, les usages : le chapeau conique des Vietnamiens, la longue tunique fendue, la manière de transporter les denrées, le vélo, la vente dans la rue. Mais le décor est décimé, la guerre se lit dans d’infinis détails.
 
Texte du panneau didactique.
 
Enfant s’amusant avec un pistolet-jouet dans les rues de Hanoi. Nord Vietnam, 1969. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
Saigon (actuelle Hô Chi Minh-Ville). Vietnam, 1976. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Un dimanche après-midi au bord du « Petit lac » de Hanoi. Nord Vietnam, 1969. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Hanoi, Nord Vietnam, 1969. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
La veuve d’un général habillée de blanc, couleur du deuil, est soutenue par sa famille. Saigon (actuelle Hô Chi Minh-Ville), Sud Vietnam, 1969. Épreuve originale gélatino-argentique.
Scénographie
 
Une fillette de dix ans vend des répliques miniatures d’avions MIG. Hanoi, Nord Vietnam, 1969. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Nord Vietnam, 1969. Impression jet d’encre sur papier.
Des centaines de femmes et d’hommes travaillent à mains nues pour dégager un canal d’irrigation embourbé.
 
[sans titre]. Nord Vietnam, 1969. Épreuve originale gélatino-argentique.
Cette bombe qui n’a pas explosé gît dans la cour d’une coopérative agricole près de Phat Diem.
 
[sans titre]. Nord Vietnam, 1969. Épreuve originale gélatino-argentique.
Le colonel Nguyen Van Bay explique, à l’aide de modèles réduits, comment il a abattu plusieurs avions américains.
[sans titre]. Les portraits d’Hô Chi Minh pris par Marc Riboud sont reproduits dans les grands magazines de l’époque tels que Le Nouvel Observateur, Look ou encore le magazine japonais Sekai ga hô (Images du monde).
 
La ville de Hué détruite après l’offensive du Têt. Sud Vietnam, 1968. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
La ville de Hué détruite après l’offensive du Têt. Sud Vietnam, 1968. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
 
Camp de Tay Ninh. Vietnam, 1976. Épreuve originale gélatino-argentique.
Cours de « rééducation politique » pour les cadres de l’armée du Sud, non loin de la frontière cambodgienne.
 
Dans un marché de Saigon (actuelle Hô Chi Minh-Ville). Vietnam, 1976. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.


13 - Le Cambodge, 1968-1990


Scénographie
Le Cambodge, 1968-1990

Le Cambodge a l’une des histoires les plus dramatiques du 20e siècle. En avril 1975, les Khmers rouges de Pol Pot (1925-1998) entrent à Phnom Penh. La « ruralisation» forcée, la déportation de la population khmère commence. Dans ce monde déshumanisé, dominé par l’Angkar – «l’organisation» –, plus de 20 % de la population khmère disparaît en cinq ans dans les mâchoires de la machine génocidaire du Kampuchéa (Cambodge communiste). De cette tragédie à huis clos, il n’existe aucune photographie. En 1990, lorsque Marc Riboud y revient, tout a l’air d’être retourné à une éternelle saison bouddhique. Et pourtant, là, le chambranle d’une porte de temple encadre un groupe de jeunes Cambodgiens, victimes des mines, qui longtemps ont continué d’ajouter leurs ravages au monstrueux bilan de la guerre et de la domination khmère rouge.
 
Texte du panneau didactique.
 
Jeune bonze près de la rivière de Siem Reap. Angkor, Cambodge, 1990. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Moine devant un bas-relief du temple du Bayon. Angkor, Cambodge, 1990. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Terrasse du temple de Prah Palilay. Angkor, Cambodge, 1990. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Angkor, Cambodge, 1990. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Sur la terrasse supérieure du temple du Bayon. Angkor, Cambodge, 1968. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Sur les bords de la rivière Siem Reap. Angkor, Cambodge, 1990. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
La statue de Bouddha du temple de Prah Ngok, vue depuis le temple du Bayon. Angkor, Cambodge, 1990. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.


14 - Le Bangladesh, 1971


Scénographie
Le Bangladesh, 1971

En 1971, le Bangladesh, territoire géographiquement détaché du Pakistan, séparé de lui par l’Inde, gagne son indépendance. Se rejouent là les mêmes antagonismes que dans la partition de 1947 ou lors du premier conflit indo-pakistanais. Les Hindous du Bangladesh, soupçonnés de favoriser l’entrisme de l’Inde, sont les victimes des massacres ciblés de l’armée pakistanaise. S’ensuivra un nombre de morts effrayant, des exils massifs et finalement une intervention indienne. Devant l’insoutenable,à l’inverse de tout sensationnalisme, Marc Riboud livre de ce conflit des images contenues, bouleversantes et atemporelles.
 
Texte du panneau didactique.
 
Jeune mère dans un camp de réfugiés près de Calcutta. Inde, 1971. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
Dans un village près de la frontière du Bangladesh. Inde, 1971. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Dacca, Bangladesh, 1971. Épreuve originale gélatino-argentique.
Ces femmes pleurent leur mari et leurs fils tués par les Muktis, partisans de l’indépendance du Bangladesh.


15 - La Chine, de la Révolution culturelle au « boom » économique, 1965-2006


Scénographie
La Chine, de la Révolution culturelle au « boom » économique, 1965-2006

En 1965, Marc Riboud assiste aux prémices de la Révolution culturelle lancée par Mao Zedong (1893-1976). C’est l’arrivée de la couleur dans les photos de Chine.

Une manifestation voilée de rouge, coupée en deux par un drapeau au vent, donne le ton pictural du regard de Marc Riboud, sur les soubresauts d’une révolution relancée par un président vieillissant. La « binarité » de la couleur exprime non pas une joie, mais la sévérité de la Chine de la fin du règne de Mao.

Entre 1957 et 1965, la figure du Timonier, le vocabulaire de la propagande se sont immiscés plus fortement dans l’image. Le travail, s’il n’a jamais été facile, devient un enrôlement. Marc Riboud le laisse percevoir.

Lors du voyage suivant en Chine, en 1971, le pays a déjà commencé de revenir de la Révolution culturelle qui avait failli le mener au chaos. La période qui va de 1970 à 1976 marque un adoucissement avec le retour d’influence de Zhou Enlai, le dégel de la relation avec les États-Unis (avec la visite du président Nixon en Chine en 1972), puis l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping (1978-1992). Les mutations sont alors rapides, bouleversant les paysages urbains, aménageant peu à peu les modes de vie, concourant à l’émergence d’une jeunesse avide de nouveautés et de consommation. Une autre Chine que celle que Marc Riboud avait si intensément approchée dès 1957.

 
Texte du panneau didactique.
 
Portrait de Marc Riboud. Chine, 1996. © Xiao Quan.
 
Enfants aux fusils de bois, Mandchourie, Chine, 1965. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.

« En Mandchourie en 1965, le regard dur et les fusils de bois de ces pionniers me firent peur. Et pourtant nous ne savions pas qu’ils deviendraient bientôt les Gardes Rouges de la Révolution culturelle et que les fusils de bois seraient troqués contre des armes réelles. » (Marc Riboud, Quarante ans de photographie en Chine).

 
Manifestation de soutien au Vietnam. Pékin, Chine, 1965. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
 
Manifestation anti-américaine au moment de la guerre du Vietnam. Pékin, Chine, 1965. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Étudiants et intellectuels travaillent sur le chantier de construction d’une route. Province du Guangxi, Chine, 1965. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
Déjeuner d’un couple de paysans dans leur maison aux alentours de Shanghai. Chine, 1965. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Dans une commune près de Shanghai. Chine, 1965. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Le Docker. Shanghai. Chine, 1965. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Cultures sur les terrasses de lœss de la vallée du fleuve Jaune, près de Yan’an. Province de Shaanxi, 1965. Impression jet d’encre sur papier.
 
Salle de réception de l’usine textile n°3. Pékin, Chine, 1965. Épreuve originale gélatino-argentique.
 
Le Divorce, Pékin, Chine, 1965. Épreuve originale gélatino-argentique.

« Le droit au divorce prévu par la nouvelle Constitution en 1949 était très rarement accordé dans les années 1960. Ici, en 1965, devant une poignée de témoins, un couple demande le divorce. Motifs invoqués par la jeune femme : “Mon mari dépense sa paye dehors. [...] Il n’est pas sérieux. ”  Ceux du mari: “Je n’aime plus ma femme, elle me fait sans cesse des reproches. ”  Le juge leur conseille d’essayer encore la vie commune. » (Marc Riboud, Quarante ans de photographie en Chine).

 
Zhou Enlai, Premier ministre chinois, à l'occasion de la visite d‘Alain Peyrefitte en Chine, Chine, 1971. Épreuve originale gélatino-argentique.

Avec ses deux doigts levés, Zhou Enlai répond à la question : « Lors de votre séjour à Paris, Monsieur le Premier ministre, avez-vous appris le français ? » La réponse est aussi vive que le geste: « Non ! En revanche, j'y ai appris : premièrement le marxisme, deuxièmement le léninisme. ».

 
La Danseuse. Élève de l’école de ballet de Shanghai. Chine, 1971. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Les fenêtres d’antiquaire. Rue Liulichang, Pékin, Chine, 1965. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
 
Photographe dans la Cité interdite. Pékin, Chine, 1980. Impression jet d’encre sur papier.
 
Premières machines à repiquer le riz dans une commune au nord de Nanning. Province du Guangxi, Chine, 1965. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Habitants expulsés de leur logement pour la construction de nouvelles tours. Shanghai, Chine, 1992. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
Scénographie
 
[sans titre]. Shenzhen, Chine, 1992. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Chantier à Shenzhen. Chine, 1993. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Place Tian’anmen, à l’entrée de la Cité interdite. Pékin, Chine, 1992. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Shenzhen, Chine, 1992.
 
Pierre de mariage. Pingyao, Chine, 2002. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
[sans titre]. Shanghai, Chine, 2002. Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
 
Jeune mariée posant dans les ruines. Shanghai, Chine, 2005. Impression jet d’encre sur papier.
 
[sans titre]. Pékin, Chine, 2006. Impression jet d’encre sur papier.


16 - Les monts Huang Shan, 1986-1991


De gauche à droite :
[sans titre]. Huang Shan, Chine. Années 1980.
Impression jet d’encre sur papier.
[sans titre]. Huan Shan, Chine. Années 1980.
Impression jet d’encre sur papier.
[sans titre]. Huan Shan, Chine. 1986.
Épreuve ultérieure gélatino-argentique.
Les monts Huang Shan, 1986-1991

Des cimes perdues dans d’épaisses brumes, des sommets escarpés, des vallées profondes, des pins sombres, à contre-jour, aux contours dentelés, voilà en quelques mots les composants des monts Huang Shan (province de l’Anhui). Propices aux représentations monochromes à l’encre de Chine ou en photographie noir et blanc, ils suscitent l’inspiration des artistes et Marc Riboud adopte l’oeil d’un lettré chinois qui s’incorpore à la longue tradition de la peinture au lavis d’encre sur papier. Les couleurs, comme absorbées par la végétation et l’atmosphère ambiante, apparaissent lors d’infimes caprices météorologiques. Marc Riboud, derrière son objectif, traduit avec douceur cet univers qu’il visitera à plusieurs reprises entre 1986 et 1991 sur les conseils de son ami le peintre Zao Wou-Ki.

 
Texte du panneau didactique.
 
[sans titre]. Huan Shan, Chine. Années 1980. Impression jet d’encre sur papier.
 
Huang Shan. Chine, 1985. © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
 
[sans titre]. Huan Shan, Chine. Années 1980. Impression jet d’encre sur papier.