ROBERT MAPPLETHORPE

Article publié dans la Lettre n° 368
du 5 mai 2014


NOTA - La Réunion des Musées nationaux et le musée Rodin organisent simultanément deux expositions consacrées à Robert Mapplethorpe. La première est une rétrospective retraçant toute la carrière du photographe, la seconde confronte les œuvres de ce dernier avec celles de Rodin. Si vous ne pouvez en voir qu’une, c’est cette dernière qu’il faut privilégier tant la démarche est unique et les œuvres présentées exceptionnelles.

ROBERT MAPPLETHORPE. « Si j’étais né il y a cent ou deux cents ans, j’aurais été sans doute sculpteur, mais la photographie est une façon rapide de regarder, de créer une sculpture ». Cette citation de Mapplethorpe montre la pertinence de comparer son travail à celui d’Auguste Rodin, comme l’on fait une partie des commissaires de la présente exposition au musée Rodin. Au Grand Palais, où l’on peut voir quelque 250 photographies et vidéos de l’artiste, il n’y a pas de sculptures mais des photos qui s’en rapprochent.
Il n’y a pas de recherches originales dans le parcours. Les photographies sont présentées par thème, en respectant une certaine chronologie mais … inversée. C’est ainsi que l’affiche de l’exposition, qui orne l’entrée de celle-ci, représente l’un des derniers autoportraits de Mapplethorpe, que nous avions déjà vu au Musée d’Art moderne de la Ville de la Paris au sein de l’exposition Deadline en 2008, tandis que les premiers polaroïds réalisés par l’artiste sont relégués en fin de parcours ! Entre les deux, les titres des panneaux, « Le corps sculpture », « Corps et géométrie », « Natures mortes et détail de corps » évoquent l’intérêt majeur de Mapplethorpe pour le corps humain. Quant à elle, la section « Mapplethorpe et les femmes » montre qu’il ne s’intéressait pas qu’aux hommes ! Au milieu du parcours, quelques rares photos en couleur, de fleurs, font face à des photographies évoquant le Christ et la crucifixion. Enfin, alors que Mapplethorpe déclarait: « Quand j’ai exposé mes photographies, (…) j’ai essayé de juxtaposer une fleur, puis une photo de bite, puis un portrait, de façon à ce qu’on puisse voir qu’il s’agit de la même chose », le parcours met d’un côté les fleurs, comme on vient de le voir, d’un autre les portraits, et dans une sorte de réduit dont l’accès, gardé par un vigile (!), est interdit au moins de 18 ans, les photos érotiques. C’est complètement ridicule. Grand Palais 8e. Jusqu’au 13 juillet 2014.
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