« GUSTAV MAHLER »

Article publié exclusivement sur Internet avec la Lettre n° 325
du 11 avril 2011


GUSTAV MAHLER. A l'occasion du centenaire de sa mort en 1911, le Musée d'Orsay rend hommage à cet immense musicien, qui ne fut apprécié que tardivement en France. C'est ainsi que Debussy, après l'écoute de la Deuxième Symphonie, frappé par le nombre impressionnant de musiciens déclara : « Ouvrons l'œil et fermons l'oreille ». L'exposition s'attache à montrer que Mahler n'était pas qu'un compositeur, mais aussi un chef d'orchestre exigeant et un directeur d'opéra novateur.
Né en 1860 à Kalischt, aujourd'hui en République tchèque, à mi-distance entre Prague et Vienne, il est imprégné de la musique populaire de cette région et de l'orchestre d'harmonie d'une caserne militaire. A l'âge de dix ans il donne son premier récital de piano. Il fait des études brillantes et étudie la littérature et la philosophie (Kant, Goethe, Schiller, Schopenhauer, Dostoïevski ainsi que le poète Jean Paul). Il se passionne aussi pour la nature, faisant construire des " petits cabanons pour composer " dans ses lieux de villégiatures. Toutes ces références sont essentielles pour comprendre son œuvre.
A l'âge de vingt ans, Mahler obtient son premier engagement comme chef d'orchestre au théâtre de Bad Hall (Autriche). C'est le début d'une brillante carrière qui le mènera jusqu'à la tête de l'Orchestre Philharmonique de New York, en 1909, en passant, entre autre, par Ljubljana (Slovénie), Leipzig, Budapest, Hambourg et Vienne. Son exigence et la médiocrité de certains orchestres lui font écourter ses contrats ! A Vienne il est nommé en 1897 directeur de l'Opéra. A ses obligations de compositeur et de chef d'orchestre s'ajoute celle de gestionnaire d'une institution prestigieuse mais qui a besoin d'évoluer.
Mahler rencontre en 1902 les artistes de la Sécession (Klimt, Moser, Hoffmann …) parmi lesquels se trouve le scénographe Alfred Roller. Avec celui-ci Mahler s'implique totalement dans la mise en scène, ce qui ne va pas sans conflit avec les musiciens mais aussi avec le public et la presse qui ne s'accommodent pas de cette cassure, comme le montrent les nombreuses caricatures de l'époque. Néanmoins, sa dernière représentation viennoise, Fidelio, en 1907, est un triomphe. Mahler écrira dans un mot d'adieu à l'Opéra de Vienne : « Je ne me suis pas ménagé et pouvais tout exiger des autres » !
L'exposition montre très bien les différentes activités de Mahler et son apport considérable à la musique, tant par ses œuvres que par sa conception de la direction d'orchestre et de l'opéra. Pour cela Pierre Korzilius, commissaire de cette exposition, a réuni un nombre impressionnant de tableaux, sculptures, dessins, pastels, gravures, photographies, manuscrits littéraires et musicaux (toutes les symphonies) et objets divers. Parmi ceux-ci sa dernière baguette, son stylo, ses lunettes, un éventail signé par les grands musiciens de l'époque. Parmi les dessins, celui d'Otto Böhler représentant, vers 1910, 18 silhouettes de Mahler dirigeant, montre l'énergie que celui-ci déployait dans ses concerts.
Enfin, durant toute la visite, l'on entend en intégralité la Symphonie n°4 en sol majeur, l'une des plus accessibles et légères, composée au sommet de sa gloire. Il est possible de suivre la partition grâce à un rayon lumineux qui se déplace sur le facsimile du manuscrit de la partition. Une exposition très riche en documents que l'on peut coupler avec les autres expositions de ce musée. Musée d'Orsay 7e. Jusqu'au 29 mai 2011.
Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.musee-orsay.fr.


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