Article publié exclusivement sur Internet avec la Lettre n° 320
du 27 décembre 2010

LE LOUVRE AU TEMPS DES LUMIERES (1750-1792). Le sujet est original et nous offre un autre aspect du Louvre, celui d'un immense bâtiment au cœur de Paris, en partie en ruine, que le roi n'habite plus depuis Louis XIV et dont on ne sait que faire. Au siècle des Lumières, les projets pour cet édifice sont innombrables. Le marquis de Marigny, directeur des Bâtiments du Roi, est préoccupé par la relation entre le Louvre et Paris. En effet comme on le voir sur une maquette, il n'y a aucun espace entre les deux et des édifices civils sont accolés au château et occupent tout l'espace entre le Louvre et les Tuileries.
Il est difficile d'imaginer que le Louvre est alors un bâtiment inachevé, en grande partie à l'abandon, avec des toitures détruites en certains endroits. Louis XV lance le projet d'une place royale. Plus de 130 propositions sont présentées. L'une d'elle aboutira à l'actuelle place de la Concorde. Un autre grand projet, l'installation au Louvre de l'Opéra royal, détruit par un incendie en 1781, ne verra jamais le jour.
Le Louvre est à l'abandon mais pas tout à fait vide. La grande noblesse et des artistes y sont logés par le pouvoir. Le Louvre est un chantier permanent pour réaliser des aménagements mineurs pour accueillir ces personnalités. Les plans d'occupation de la Cour Carrée, de la Grande Galerie et de la Colonnade permettent de comprendre que tous ces artistes, tels Falconet ou Pigalle, vivent en émulation permanente et travaillent ensemble. On essaie aussi de terminer les travaux engagés sous Louis XIV pour dégager la Cour Carrée et la Colonnade et de restaurer les toitures. Le jardin des Tuileries, quant à lui, devient un lieu de débats politiques, d'animation et d'évènements spectaculaires comme l'ascension en ballon de Charles et Robert en 1783.
En 1774, le comte d'Angiviller prend la tête de la Direction des Bâtiments du Roi. Son projet est de faire non seulement un Muséum mais aussi un centre artistique en réunissant dans le Louvre toutes les académies, une bibliothèque et le " Salon ", cette exposition biennale qui présentait pendant un à deux mois les œuvres des artistes contemporains. Parmi tous les projets, dont on voit ceux de Soufflot, d'Hubert Robert et de Charles de Wailly, c'est celui de ce dernier, l'un des premiers conservateurs du Muséum révolutionnaire, qui l'emporta. Á côté de son Projet pour la Grande Galerie (vers 1789-1791), on voit aussi La Grande Galerie en ruine (vers 1796-1798), autre tableau d'Hubert Robert plus proche de ses sujets habituels.
Néanmoins le palais du Louvre et le château des Tuileries sont des demeures royales, même si le Roi n'y réside plus. En 1773 une fête somptueuse est donnée aux Tuileries en l'honneur de Marie-Antoinette, alors dauphine, pour sa première venue à Paris. Enfin, le 6 octobre 1789, la famille royale est forcée de s'installer aux Tuileries. Une médaille est frappée à cette occasion. De nouveaux projets sont échafaudés, mais le 10 août 1792 la foule envahit les Tuileries. La suite est une autre histoire. Les tableaux, dessins, gravures, maquettes, etc. illustrant l'histoire du Louvre durant cette période sont vraiment très intéressants. Musée du Louvre 1er. Jusqu'au 7 février 2011. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.louvre.fr.

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