JEANNE LANVIN

Article publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre n° 384
du 15 juin 2015

 
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JEANNE LANVIN. Avec le concours d’Alber Elbaz, directeur artistique de la maison Lanvin, le Palais Galliera célèbre la plus ancienne maison de couture française encore en activité. Une centaine de modèles appartenant aussi bien au musée qu’au fabuleux Patrimoine Lanvin sont présentés, accompagnés de divers accessoires, de dessins, de carnets de voyages, d’échantillons de tissus et de vidéos, dans une scénographie qui est, en certains endroits, particulièrement bien inspirée. C’est ainsi qu’à côté de la robe « Fusée » (1939) est exposé un tableau d’Albert Braïtou-Sala représentant Odette Alfano, mère de la donatrice de la robe, portant cette robe. Certaines robes sont présentées avec de savants jeux de miroirs permettant de les voir simultanément sous tous les côtés.
Née le 1er janvier 1867, Jeanne Lanvin commence sa carrière à 13 ans comme apprentie modiste. Cinq ans plus tard elle s’installe à son compte et ouvre, en 1889, sa boutique de modiste au 16 rue Boissy d’Anglas. En 1897 naissance de sa fille unique, Marguerite. Elle commence à dessiner des vêtements pour elle et, devant l’admiration des camarades de sa fille et de leurs parents, ouvre un département enfant en 1908. L’année suivante c’est au tour du département jeune fille et femme. Elle s’inscrit alors dans le cercle très fermé du syndicat de la couture comme couturière. Grace à sa notoriété et ses talents de femme d’affaires elle ouvre des magasins à Deauville, Biarritz, Barcelone, Buenos-Aires, Cannes, le Touquet, etc. et lance des départements mariée, lingerie, fourrure, décoration et sport. En 1926 elle part à l’assaut de la mode masculine et pour les trente ans de sa fille, elle compose Arpège, le plus grand parfum Lanvin, orné du célèbre logo, idée novatrice à l’époque. Ce logo, dessiné par Paul Tribe en 1924, représente la couturière penchée sur sa petite fille, d’après une photographie de 1907, prise dans un bal costumé.
L’exposition permet d’admirer ses créations. On voit l’attrait qu’a Jeanne Lanvin pour les broderies, qu’elle fait faire dans son propre atelier, les perles, les fils de soie, les cristaux taillés par la maison Swarovski, qui ornent ses plus belles créations. Parmi les couleurs, le bleu, qu’elle admire dans les tableaux de Fra Angelico, devient un « bleu Lanvin ». Une vidéo nous montre un carnet reprenant tous ces bleus. De nombreux modèles portent des noms, une autre idée novatrice pour l’époque, évoquant cette couleur : Azur, Ciel bleu, Delft, Lavande, Bleu nuit, Saphir, Pervenche, Indigo, Lazuli, Outremer, etc.
La visite commence dans le « Salon d’honneur » où sont évoqués le logo, le savoir-faire époustouflant de la couturière et son attirance aussi bien pour le bleu que pour le noir et blanc. Ensuite, dans la première « Petite Galerie », c’est la robe de style qui est à l’honneur, robe inspirée du XVIIIe siècle et du Second Empire, robe de garden-party, qui remporte un vif succès auprès des jeunes filles et des femmes avec force volants, dentelles, rubans, cocardes, nœuds.
Dans la « Grande Galerie », sont exposés des chapeaux, des robes pour enfants comme ces Petites Filles Modèles et ces robes-bijoux aux noms évocateurs : Lesbos, Clair de lune, Prélude, Mille et Une nuits … Une section est consacrée aux nombreuses sources d’inspiration de Jeanne Lanvin qui possède alors une riche bibliothèque de livres d’art. Les costumes exotiques et ethniques (russes, chinois, japonais, turcs, etc.), les vêtements religieux et médiévaux et le géométrisme et l’Art déco en font partie. C’est ainsi qu’elle crée des robes portant les noms de Croisade, Chevalier, Lancelot, Alléluia, Angélus, Oraison, Reliquaire, Vitrail, etc.
Enfin, dans la deuxième « Petite Galerie » et la « Salle carrée » sont présentées des robes de mariée, comme cette robe Mélisande et des robes du soir où s’exerce le prodigieux savoir-faire des ateliers Lanvin : Bel Oiseau, 1928 ; Scintillante, 1939 ; Barcarolle, 1945-1946. Cette exposition plaira à tous les visiteurs, même à ceux qui ne sont pas passionnés par la mode, tant les modèles exposés sont véritablement des œuvres d’art. Palais Galliera 16e. Jusqu’au 23 août 2015. Lien : www.palaisgalliera.paris.fr


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