KONPIRA-SAN
Sanctuaire de la Mer

Article publié dans la Lettre n° 289


KONPIRA-SAN, SANCTUAIRE DE LA MER. Après 22 ans à sa tête, Jean-François Jarrige quitte le musée Guimet après cette dernière exposition consacrée à l’un des temples les plus connus du Japon, le Konpira-San, situé dans l’île de Shikoku. Ce sanctuaire shintô est consacré à la divinité gardienne des transports maritimes et protectrice des dangers de la mer.
Le shintoïsme est la religion des japonais. Il ne reconnaît aucune morale, aucune philosophie, aucun fondateur. Il est de nature animiste et de source chamanique. Les divinités personnifient les phénomènes naturels (rivières, arbres, montagnes, …). Toutes sortes de choses ou d’êtres vivants peut devenir Kami, c’est-à-dire divin, d’où le nombre impressionnant de dieux et divinités : 800 millions ! Adopté par la cour, puis les nobles, le bouddhisme gagna peu à peu du terrain car le shintoïsme était ouvert à toutes les divinités. Jusqu’au décret de séparation du bouddhisme et du shintoïsme de 1868, le Konpira-San pratiquait ce syncrétisme entre les deux religions, sous le nom de Kotohira-daigongen.
Cette exposition est donc l’occasion de mieux comprendre cette religion si originale. Mais c’est surtout l’occasion unique de voir, en dehors du Japon, quelques unes des 6000 œuvres d’art que possède ce temple. Elles ont été acquises soit grâce aux dons des pèlerins, soit par des achats, en particulier à une époque où il n’y avait pas de musée au Japon et où les temples jouaient ce rôle de préservation des œuvres d’art.
Parmi les objets exposés, dont plupart sont du XVIIIe siècle, les plus rares sont des paravents et surtout des cloisons coulissantes peintes, appartenant à quelques unes des pièces du sanctuaire et en particulier à l’Omote Shoin, le pavillon de réception. Les organisateurs ont cherché à rendre compte du rôle particulier de ces éléments mobiles dans l’aménagement des espaces intérieurs. C’est grâce à eux que la pièce principale peut être divisée en plusieurs pièces, plus intimes. Nous pouvons ainsi admirer les grues à cou blanc de la fresque « Roseaux et oies sauvages », les peintures de tigres majestueux ou les panneaux des sept sages. Le plus spectaculaire est la reconstitution de la Salle surélevée de l’Oku-shoin avec ses admirables peintures de fleurs, en couleurs et particules d’or sur papier.
L’activité de ce sanctuaire est toujours intense et l’exposition se termine par la présentation d’une gigantesque fresque réalisée en 2005-2008 par Takibo Kyôji, conseiller culturel du sanctuaire et artiste majeur au Japon, sur le thème de camélias aux couleurs indigo. Musée Guimet 16e. Jusqu’au 8 décembre 2008. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.museeguimet.fr.


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