JOSEPHINE

Article publié dans la Lettre n° 366
du 24 mars 2014


JOSEPHINE. A l’occasion du centenaire de sa mort survenue dans son château de Malmaison, cadeau de son époux, le 29 mai 1814, cette exposition rend hommage à l’impératrice et montre son exceptionnelle contribution dans le développement aussi bien des arts décoratifs et de la mode, que dans les jardins. Pour ce faire, les commissaires ont réuni plus de 120 objets, ensembles, peintures et sculptures de toutes provenances, tant de France que de l’étranger. L’exposition commence par « Un destin créole », rappelant que Marie Josèphe Rose naît à la Martinique en 1763 et qu’elle épouse, à seize ans, le vicomte Alexandre de Beauharnais dont elle a deux enfants, Eugène et Hortense. Alexandre est guillotiné en 1794 peu avant la chute de Robespierre, ce qui évite le même sort à celle que Bonaparte appellera Joséphine. Le jeune officier est follement amoureux d’elle, malgré la différence d’âge (elle a six ans de plus que lui) et ses nombreuses aventures. Il l’épouse en 1796 et, désormais, elle le suit dans son ascension fulgurante, devenant la femme du Premier consul en 1799 et l’Impératrice des Français en 1804. Malheureusement, elle ne peut lui donner un héritier et Napoléon divorce en 1809. Elle a alors 46 ans et se retire à Malmaison où elle se consacre à son goût des arts et des jardins. Après ce rappel sur la vie de Joséphine, illustré par des tableaux et des cartes de la Martinique, des portraits des deux époux et de leur demeure à Paris, la corbeille de mariage et surtout la somptueuse nef en vermeil (1804) de Joséphine, le magnifique glaive du Premier consul (vers 1800), des sculptures et du mobilier, nous entrons dans la grande salle du musée où les scénographes ont banni avec bonheur presque toutes les cloisons.
La première partie « Une impératrice en représentation » nous rappelle que Joséphine est la femme la mieux et la plus richement vêtue de l’Empire afin de plaire à Napoléon. Ainsi elle fait la promotion des industries textiles françaises et ses toilettes, dont la plupart sont créées par Hippolyte Leroy, sont copiées dans toutes les cours européennes. C’est ce dernier qui invente ces robes à longue traîne dont l’on voit un magnifique spécimen au centre de la salle. Joséphine a également une « passion immodérée » pour les bijoux dont on peut admirer quelques-uns des plus beaux. C’est elle qui écrit à Daru, intendant général de la Grande Armée : « L’Impératrice n’est pas plus exempte qu’une autre femme d’un peu de coquetterie, mais comme elle n’a que l’Empereur pour objet, elle est bien pardonnable ».
Vient ensuite un ensemble de meubles et d’objets somptueux, allant d’un fauteuil de boudoir à l’étonnant métier à broder ayant appartenu à l’Impératrice, en passant par un lavabo, le service à thé dit « cabaret égyptien » et le déjeuner pour un service à thé et à café de l’Impératrice, des assiettes « fonds à tableaux » du service de dessert, des flûtes à champagne au chiffre « J » couronné de l’Impératrice, etc. Tous ces objets montrent le haut degré de technicité et de maîtrise dans les arts décoratifs de leurs créateurs, à cette époque, et le raffinement de Joséphine.
Celle-ci est par ailleurs une passionnée de collections. On lui offre et elle achète des tableaux, tant anciens que modernes, des antiques comme ce Mercure en bronze de la fin du 1er siècle, des sculptures, dont quatre de Canova. L’une d’elles, Amour et Psyché debout (entre 1802 et 1808) est exposée ici. Ses collections sont si importantes qu’elle doit en conserver une partie dans des réserves. Les commissaires évoquent aussi le très grand intérêt de Joséphine pour les sciences naturelles (elle a un zoo ainsi qu’une étable et une bergerie modèles) et surtout la botanique. Sa collection de roses est la plus importante de son époque. Nous voyons quelques planches de fleurs du célèbre peintre Redouté, qui travailla pour Joséphine. Une exposition très intéressante où l’on peut admirer le degré de raffinement de cette femme au destin exceptionnel. Musée du Luxembourg 6e. Jusqu’au 29 juin 2014.
Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.museeduluxembourg.fr.


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