JEAN ROUCH :
l’Homme-Cinéma

Article publié dans la Lettre n° 438
du 27 septembre 2017


 
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JEAN ROUCH : l’Homme-Cinéma (n°438). Si vous passez vers la Bibliothèque nationale de France, ne manquez pas cette exposition qui décrit la vie et le travail de Jean Rouch (1917-2004) au moyen d’une quinzaine de panneaux réunissant quelque deux cents photographies de grand format. Jean Rouch, qui aurait cent ans cette année, est né dans une famille d’explorateurs et de scientifiques. Néanmoins c’est comme jeune ingénieur des Ponts et Chaussées qu’il découvre l’Afrique et ses mystérieux rituels. Il devient alors ethnographe professionnel et choisit la culture des Songhay du Niger comme terrain d’étude privilégié. En 1946-1947, il descend pour la première fois les 4 200 km du fleuve Niger, de sa source jusqu’à l’Océan Atlantique, avec deux amis et obtiendra un prix pour cet exploit.
Même si les films d’ethnographes sont un moyen comme un autre de collecter des informations et des documents, ceux de Jean Rouch (on en compte plus de 180) sortent du cinéma ethnographique classique. Il se passionne pour les rituels, dont il apprécie la mise en scène (Initiation à la danse des possédés, 1948, récompensé par le jury du Festival du film maudit, présidé par Jean Cocteau). Il donne la parole aux gens qu’il filme pour qu’ils fassent le commentaire du film (Moi, un Noir, 1957-1959, prix Louis-Delluc, avec Oumarou Ganda, qui deviendra cinéaste). Il renverse le rôle de l’ethnologue en faisant jouer ce rôle à des africains qui, dans une scène tordante, viennent  mesurer, sans ménagement, place du Trocadéro, les caractéristiques anatomiques des européens (Petit à Petit, 1968-1971). Parmi ses autres films les plus connus, citons Les Maîtres fous (1954-1957) et La Chasse au lion à l’arc (1958-1965, Lion d’or au Festival de Venise). Il a également réalisé, avec Edgar Morin, un documentaire sur la « tribu des Parisiens » (Chronique d’un été, 1960, prix de la Critique à Cannes).
Si les photos rendent compte de l’implication de Jean Rouch dans l’ethnographie et le cinéma (il mit au point du matériel cinématographique et enseigna le cinéma en France, en Afrique et aux Etats Unis), l’absence de projection de ses films nous laisse sur notre faim. Il y a bien des écrans avec des extraits de films mais seules deux personnes peuvent y accéder simultanément et ils sont placés à contre-jour !
Heureusement, dans la petite « Galerie des donateurs », on peut voir son matériel, des écrits, des documents de travail qui montrent comment Jean Rouch « fabriquait » ses films. R.P. Bibliothèque nationale de France - site François Mitterrand 13e. Jusqu’au 26 novembre 2017. Lien : www.bnf.fr.


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