ICÔNES AMERICAINES
Chefs-d’œuvre du San Francisco Museum of Modern Art et de la collection Fisher

Article publié dans la Lettre n° 381
le 13 avril 2015


 


ICÔNES AMERICAINES : Chefs-d’œuvre du San Francisco Museum of Modern Art et de la collection Fisher. Profitant des travaux d’agrandissement du musée afin d’accueillir en dépôt les 1100 œuvres de 185 artistes contemporains de la collection Doris et Donald Fisher (les fondateurs des magasins Gap), le SFMOMA fait voyager une partie de ses collections pour les présenter en France. C’est ainsi que nous pouvons voir au Grand Palais, puis ensuite au Musée Granet, 49 œuvres de 14 artistes, dont 32 issues de la collection Fisher.
Dans une scénographie minimaliste mais confortable pour la vision, nous allons de salle en salle à la découverte de ces artistes plus ou moins connus du grand public, depuis Alexander Calder (1898-1976) et ses mobiles, jusqu’à Andy Warhol (1928-1987) et ses sérigraphies, que l’on ne présente plus tellement ils sont devenus populaires. Avec huit références, Andy Warhol est de loin l’artiste le mieux représenté ici et c’est sûrement lui qui attirera le plus les visiteurs. Malgré tout, avec trois œuvres en moyenne pour les autres artistes, dont trois sont encore en vie, on se fait une bonne idée de leur style.
S’agissant d’art contemporain, les goûts sont partagés. On peut donc passer et même piétiner (!) avec une certaine indifférence les sortes de dallage (Parisite, 1984) de Carl André, les étagères fabriquées mécaniquement (Untitled, 1973) de Donald Judd (1928-1994), les panneaux ou dessins cubiques (Wall Grid (3x3), 1966) de Sol LeWitt (1928-2007) ou encore les gribouillis (Untitled (Bacchus 1st Version IV), 2004) de Cy Twombly (1928-2011). Cela devient plus intéressant avec le travail des couleurs (Spectrum I, 1953) ou des assemblages (Cité, 1951) de Ellsworth Kelly, les savants entrelacs (Cold Mountain 6 (Bridge), 1989-91) de Brice Marden ou les constructions d’ampoules et de néons (Monument for V.Tatlin, 1969) de Dan Flavin (1933-1996). Avec Philip Guston (1913-1980), on retrouve le concret avec ses empilements de chaussures tout à fait étonnants (Evidence, 1970). Il en est de même avec Roy Lichtenstein (1923-1997), lui aussi mondialement connu pour ses peintures évoquant les bandes dessinées (Live Ammo (Tzing !), 1962) ou des objets de la vie courante (Tire, 1962). Mais c’est Agnes Martin (1912-2004) et Chuck Close qui sont les plus surprenants. De la première, nous voyons de grandes toiles carrées qui, de loin semblent monochromes. Mais en regardant de près, on voit qu’elles sont constituées d’une multitude de lignes droites, parallèles ou perpendiculaires, tracées au crayon ou au pinceau, d’une extrême finesse et de couleurs différentes, créant des effets d’optique étonnants (Falling Blue, 1963). Le travail du second est encore plus complexe. De loin, on reconnaît sans aucun doute les portraits qu’il a peints (Agnes [Martin], 1998). De près, au contraire, ce ne sont que juxtaposition de petits carrés ou rectangles aux contours sinueux contenant des figures plus ou moins circulaires et concentriques aux multiples couleurs. C’est fascinant ! Grand Palais 8e. Jusqu’au 22 juin. Musée Granet - Aix en Provence. Du 11 juillet au 18 octobre 2015. Lien : www.rmn.fr.


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