ALBERTO GIACOMETTI
BARBARA CHASE-RIBOUD

Article publié dans la Lettre n°536 du 8 décembre 2021



 
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ALBERTO GIACOMETTI / BARBARA CHASE-RIBOUD. Poursuivant la confrontation de l’œuvre de Giacometti à celui d’autres artistes, l’Institut Giacometti nous présente une exposition consacrée à l’artiste franco-américaine Barbara Chase-Riboud (née en 1939 à Philadelphie) qui vit à Paris. Celle-ci, qui a rencontré Giacometti dans son atelier en 1962, a participé activement au choix des œuvres.
Comme toujours dans ce lieu, le parcours commence par quelques petites sculptures des deux artistes, des dessins et des textes. En plus de sa carrière de sculptrice, Barbara Chase-Riboud a écrit de nombreux poèmes et publié plusieurs romans, dont certains (La Virginienne ; Le Nègre de l’Amistad) inspirés de faits réels. On s’intéresse ici à ses dessins de Couple, en regard de dessins de nus de Giacometti, et à ses dessins faits à l’aide de fil de soie, comme des écritures.
Sur le palier se dressent deux sculptures monumentales. La Grande Femme II (1960) de Giacometti et Zanzibar (1970) de Chase-Riboud. Cette dernière, en bronze et en cordes de soie tressées, montre la technique originale de l’artiste. En effet, elle coupe et froisse de longues plaques de cire avant de les couler en bronze, ce qui donne l’impression d’avoir des formes soudées.
Dans la salle principale, dix sculptures nous font face. Au premier plan nous avons cinq des Femmes de Venise (1956). En retrait se dressent Femme Leoni (1947-1948) et Grande figure II (1948-1949) et, au fond, Grande femme IV (1960-1961) de Giacometti, encadrée par deux sculptures de grande taille de Chase-Riboud, Obélisque noir #3 (2007) et Femme noire debout / Tour noire (1973). L’ensemble, telle une armée féminine en marche, impressionne.
La salle suivante nous ramène à des sculptures anciennes, de taille plus modeste, faites à partir d’os et de végétaux agglomérés puis fondus en bronze. Nous avons ainsi Le Couple (1963) et Le Saut de Tibère (1965) qui dialogue avec l’Homme traversant une place (1946) et le Nez (1947) de Giacometti.
Comme ce dernier, Chase-Riboud est fascinée par l’Égypte à laquelle elle a consacré plusieurs poèmes, en particulier à Cléopâtre, sujet de la salle suivante. Notre regard est tout de suite attiré par le curieux Lit de Cléopâtre (1997) fait de tesselles assemblées comme les costumes funéraires en plaques de jade des Han. Au fond se dresse la grande Femme noire debout de Venise (1969-2020), de Chase-Riboud, figure abstraite presque plate et, à gauche, le magnifique bronze de Giacometti, Femme qui marche I (1932-1936), au corps parfaitement lisse.
Une dernière salle évoque l’Afrique avec la Femme cuillère (1927) de Giacometti, d’après des cuillères anthropomorphe de Côte d’Ivoire et l’Ange qui marche (1962) et La Cène (1957) de Chase-Riboud. Cette dernière sculpture, de petite taille (67 cm de long) qui représente les apôtres et le Christ à la manière de figures africaines est tout à fait captivante. Une belle exposition, qui nous permet de mieux connaître Barbara Chase-Riboud. Institut Giacometti 14e. Jusqu’au 9 janvier 2022. Lien : www.fondation-giacometti.fr.


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