Parcours en images de l'exposition

GÉNÉRATION EN RÉVOLUTION
Dessins français du musée Fabre, 1770-1815

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°478 du 1er mai 2019




Entrée de l'exposition
1 - Dessiner pour apprendre
Scénographie

Les décennies qui marquent le passage du XVIIIe au XIXe siècle constituent une période de bouleversements majeurs. En France, les évènements de la Révolution de 1789 concrétisent des réflexions novatrices radicales sur le plan politique, social et culturel, faisant basculer les mentalités dans une ère nouvelle. Les citoyens sont amenés à prendre position : adhérer aux idées révolutionnaires ou s'exiler. Parmi eux, les jeunes artistes dont la carrière commence à peine sont confrontés aux bouleversements du système artistique dans lequel ils évoluaitent jusqu'alors : les commandes royales disparaissent, les Académies sont supprimées, les grands chantiers sont annulés. L'un de leurs maîtres domine la scène artistique et oriente sa métamorphose : le peintre Jacques-Louis David, ancien académicien, devenu fervent révolutionnaire puis membre actif de la Terreur.

L’exposition, élaborée avec le musée Fabre de Montpellier, invite à découvrir les choix des artistes français qui eurent trente ans sous la Révolution. Elle rend compte du renouvellement des pratiques, des formes, des sujets et des sensibilités, issu de ces années de profondes mutations. Que l'on songe, par exemple, à la prédilection pour les sujets antiques acquis à un idéal patriotique partagé par la Révolution, ou bien à l'importance croissante des scènes de genre, quant à elles peu exposées aux fluctuations politiques.

Centrée sur le dessin, dont la pratique connait alors un essor extraordinaire, l’exposition présente un corpus de 80 feuilles exceptionnelles, réunies pour la plupart par l’un des élèves préférés de David, le peintre François-Xavier Fabre (1766-1837), également collectionneur et marchand. L’ensemble légué par Fabre à sa ville natale constitue le noyau fondateur du cabinet des arts graphiques du musée Fabre de Montpellier. Il est montré à Paris pour la première fois.


 

 


D’origine modeste, François-Xavier Fabre commence par suivre les cours dispensés par l’école de dessin organisée par la nouvelle Société des Beaux-Arts de Montpellier, fondée en 1779. Soutenu par Philippe-Laurent de Joubert, trésorier des États généraux du Languedoc et amateur d’art, il intègre à Paris l’atelier du peintre Jacques-Louis David (Paris, 1748 – Bruxelles, 1825). Grand prix de Rome de peinture en 1787, Fabre fait désormais partie des meilleurs espoirs de la peinture française. Il est pensionnaire de l’Académie de France à Rome quand survient la Révolution en France.

Peu enclin à adhérer aux idées révolutionnaires, Fabre fait le choix de s’établir à Florence, où il peut développer une carrière active de peintre et d’expert en oeuvres d’art. Il entretient cependant des liens constants avec la France. Il expose au Salon et compte parmi ses interlocuteurs privilégiés son maître, l’illustre David, ou encore Dominique Vivant Denon, le directeur du Musée central des arts créé en 1799 (futur musée du Louvre).

Fabre revient définitivement en France en 1825, date à partir de laquelle il se consacre à l’essor artistique de sa ville natale. Il obtient, grâce à une première donation, l’ouverture d’un musée à Montpellier, en 1828, et y lègue l’ensemble de ses collections après son décès, en 1837.

Les oeuvres de Fabre, outrele fonds important conservé au musée de Montpellier, sont aujourd'hui dispersées dans de nombreuses collections publiques et privées. Elles abordent, dans un style resté fidèle au néoclassicisme, tous les sujets : la grande peinture d'histoire, le portrait, le paysage.

Texte du panneau didactique
 
Texte du panneau didactique
 
Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson (1767-1824). Portrait de François-Xavier Fabre, 1822. Fusain et estompe, rehauts de pastel blanc sur papier vergé filigrané. Montpellier, musée Fabre.
 
François-Xavier Fabre (1766-1837). Étude d’une chaise à l’antique recouverte d’une draperie. Pierre noire et estompe, rehauts de craie blanche sur papier brun, 43,8 x 35,4.cm, 1796. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
Scénographie
DESSINER POUR APPRENDRE

« Ce que je n’ai pas dessiné, je ne l’ai pas vu. » Cette phrase célèbre, attribuée à tort ou à raison à l’écrivain allemand, mais aussi dessinateur, Johann Wolfgang von Goethe (Francfort, 1749 – Weimar, 1832), illustre l’importance du dessin dans l’expérience du monde. Depuis la Renaissance, le disegno italien, qui englobe les termes français « dessin » (l’art qui enseigne et utilise la technique) et « dessein » (idée que l’on forme d’exécuter quelque chose), occupe une place particulière dans les réflexions sur l’art. Par l’économie de moyens qui le caractérise, mais aussi par l’habileté qu’il traduit, le dessin révèle le talent de l’artiste, capable de penser le monde qui remet la ¡gure de l’homme en son centre.

L’Académie royale de peinture et de sculpture en oblige l’apprentissage dès sa création en 1648. La bonne maîtrise du dessin repose sur un ensemble de savoirs extrêmement diversifié – la géométrie, la perspective et l’anatomie –, dont l’étude est indispensable. On assiste durant ces années charnières 1770-1815 à une glorification de la pratique du dessin et de ses vertus.

Le dessin le plus noble reste celui consacré à l’homme, perfection de la nature, conçue à l’image de Dieu. Son imitation experte est un préalable indispensable à la maîtrise de tous les autres arts : le dessin de nu, exclusivement masculin à l’époque, est appelé « académie ».

L’enseignement classique exige la maîtrise parfaite de l’étude d’après le modèle vivant, ainsi que la copie d’après l’antique. L’ambition ultime consiste à dépasser ces deux modèles afinn d’atteindre le beau idéal. L’objectif de cette démarche demeure in fine la mise en scène des divers personnages qui composent un tableau d’histoire.

 
Texte du panneau didactique
 
François-Xavier Fabre (1766-1837). Étude pour le portrait en pied de Lord Holland, 1796. Mine de plomb sur papier, mise au carreau à la sanguine. Montpellier, musée Fabre.
Scénographie
 
François-Xavier Fabre (1766-1837). Personnage nu saisissant un cube de pierre. Dessin au crayon noir avec rehauts de blanc sur papier, 58 x 44.cm, 1787-1792. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
 
Joseph-Benoît Suvée (1743-1807). Homme assis sur un banc, la jambe droite relevée, vers 1777. Sanguine sur papier. Montpellier, musée Fabre.
 
Jérôme-René Demoulin (1758-1799). Étude pour une allégorie en l’honneur de l’Académie des beaux-arts de Montpellier. Dernier quart du XVIIIe siècle. Plume, encre brune et lavis gris, rehauts de craie blanche, dessin préparatoire à la pierre noire sur papier vergé. Montpellier, musée Fabre.
 
Jacques-Louis David (1748-1825). Étude d’après la Jeune martyre morte de Guido Cagnacci, avant 1775. Crayon noir sur papier vergé bleuté filigrané, 9,9 x 16,3 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.


2 - Éloge de l'individu



 

Au XVIIIe siècle, les philosophes des Lumières, héritiers de la vision humaniste de la Renaissance, dé¡nissent le statut de l’Homme dans sa dimension individuelle, au coeur d’une société qu’ils voudraient éclairée et moderne : être rationnel, l’Homme doit être libre de ses choix. Ces penseurs confirment la primauté des objectifs terrestres sur les fins célestes, de la quête du bonheur sur celle du salut.
Désormais, les arts représentent les plaisirs de la vie, menus et grands, dans le théâtre de la nature. La peinture d’Histoire conserve sa primauté, mais le portrait et la scène de genre acquièrent une nouvelle importance, traduisant au plus près la sensibilité de l’époque, bouleversée par la période révolutionnaire.
Dans un monde en pleine mutation, l’instabilité politique et les conflits avec les pays voisins contraignent les artistes, qu’ils travaillent à Paris ou à Rome, acquis ou non aux idées révolutionnaires, à s’adapter à des conditions économiques difficiles. Le portrait et la scène de genre – deux catégories moins exposées aux fluctuations politiques que la peinture d’histoire – connaissent alors un nouvel essor. Les petits formats, de commerce plus facile à l’achat comme à la vente, sont privilégiés dans un marché de l’art en reconfiguration.
L’art de l’autoportrait comme la représentation des artistes illustres s’inscrivent dans une tradition littéraire classique et annoncent la transformation de la figure de l’artiste, qui devient visionnaire sous la plume des écrivains du XIXe siècle, tel un « mage » pour Victor Hugo, ou un « phare » pour Charles Baudelaire.

Scénographie
 
Texte du panneau didactique
 
Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823). L’Amour et une fillette jouant avec un chat, 1805.  Fusain à l’estompe, rehauts de craie blanche sur papier vélin, 39,8 x 28,8 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
 
Charles-Pailin-François Matet (1791-1870). Portrait d’Esprit Matet enfant, de profil, 1810. Crayon graphite sur papier. Montpellier, musée Fabre.


3 - Les vertus de l'histoire


Scénographie

Les grands faits du passé, plus particulièrement ceux tirés de la Bible et de l’Antiquité, constituent des modèles à suivre, que doivent figurer les artistes les plus estimés. L’hégémonie du genre historique est exacerbée par le renouveau culturel de la Révolution. Alors que les Salons institués par l’Ancien Régime se poursuivent, les peintres les plus ambitieux y présentent des tableaux d’Histoire monumentaux, patiemment préparés par de nombreux dessins de détail ou d’ensemble. L’art antique demeure une référence esthétique fondamentale pour les sujets d’histoire, au même titre que les grands maîtres italiens et français du XVIIe siècle.

Le sursaut civique de la République naissante incite à multiplier les exemples de vertu des anciens Romains acquis au même idéal patriotique. Les mythes classiques sont relus à la lumière des événements ou des sentiments politiques des artistes, en renouvelant ainsi une iconographie connue. Aux sujets traditionnels s’ajoutent désormais les scènes de l’Histoire politique contemporaine, transformées par le pinceau de Jacques-Louis David et de ses élèves en de véritables icônes.

D’autres imaginaires fascinent les artistes contemporains de la Révolution, tels que le passé national médiéval ou bien le Proche-Orient, mieux documenté par les recherches scientifiques et les campagnes militaires de l’époque. Ces nouveaux horizons sont à l’origine de courants artistiques – le néogothique ou l’orientalisme –, qui vont marquer l’ensemble du XIXe siècle.

 
Texte du panneau didactique
 
Jacques Gamelin (1738-1903). Le Déluge, vers 1779. Encre brune, plume et lavis, lavis d’aquarelle, traces de pierre noire sur carton vergé. Montpellier, musée Fabre.
 
Charles Meynier (1768-1832). Pâris et Hélène devant Priam, 1793. Plume, encre brune et lavis sépia sur papier. Montpellier, musée Fabre.
 
Jacques Bertaux (1747-1819). L’Attaque des Tuileries, vers 1793. Plume, encre brun-noir, encre brune et lavis, lavis gris, rehauts de gouache blanche, mise au carreau au fusain, dessin préparatoire au crayon graphite sur papier vergé filigrané, 44 cm x 68,2 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
 
François-Xavier Fabre (1766-1837). Bélisaire, vers 1789-1800. Plume, encre métallogallique et encre noire, lavis d’encre métallogallique sur dessin au crayon graphite sur papier vergé, 20,5 x 15,1 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
 
Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson (1767-1824). Énée et ses compagnons abordant dans le Latium, vers 1790-1793. Plume, encre noire et lavis, rehauts de gouache blanche sur papier vergé teinté brun, 21,4 x 16,3 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
Scénographie
REPÈRES CHRONOLOGIQUES

Mention Fin de l’Ancien Régime et début de la Révolution française (1789-1792)
1789 : Réunion à Versailles des États généraux (5 mai). Le tiers état se proclame Assemblée nationale (17 juin). Serment du Jeu de paume (20¦juin). Prise de la Bastille (14 juillet). Abolition des privilèges (4 août) et Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (26 août). Décret mettant les biens du clergé à la disposition de la Nation (2 novembre).
David plaide la réforme de l’Académie royale de peinture et de sculpture.
1790 : Suppression de la plupart des ordres religieux. David contribue à la fête de la Fédération et rejoint le club des Jacobins.
1791 : Fuite de Louis XVI à Varennes (20 juin). Instauration de la Constitution en France. Création du musée des Monuments français par Alexandre Lenoir. David présente le dessin du Serment du Jeu de paume au Salon.
1792 : Déclaration de guerre à l’Autriche et à la Prusse. Composition de La Marseillaise par Rouget de Lisle (avril). Attaque du palais des Tuileries (août). Abolition de la monarchie et proclamation de la première République (21¦septembre). David siège à la Convention, du côté
des Montagnards.

La Convention (1792-1795)
1793 : Exécution de Louis XVI (21 janvier). David vote la mort du roi.
Début du soulèvement en Vendée (mars). Création du Comité de salut public, dont feront partie Robespierre, Danton et Saint-Just (6 avril).
Début de la Terreur (juin). Mort de Marat (juillet). David demande et obtient la suppression des académies (10 août).
1794 : L’abbé Grégoire fait voter l’abolition de l’esclavage dans les colonies (février). Émeute de la misère (avril). Procès et exécution d’Hébert, de Danton, de Camille Desmoulins et de Fabre d’Églantine.
Sous la présidence de Robespierre, David organise la fête de l’Être suprême (8 juin). Exécution d’André Chénier (26 juillet) et de Robespierre et ses partisans (28 juillet). David est emprisonné d’août à décembre.
1795 : Création de l’Institut national pour la promotion des arts et des sciences. David est à nouveau emprisonné (mai-août), puis amnistié (octobre); il devient ensuite membre de l’Institut (novembre).
Révolte royaliste à Paris, écrasée par Bonaparte (octobre).

Le Directoire (1795-1799)
1799 : Coup d’État de Bonaparte (9-10 novembre) après la campagne d’Égypte. David a décliné l’invitation à la suivre. Début du Consulat et f¡n de la première République.
1804 : Début du premier Empire (décembre). David devient premier peintre de l’Empereur.



 
Tableau chronologique de la période
 
Joseph-Marie Vien (1716-1809). Deux jeunes Grecques faisant serment de ne jamais aimer, vers 1773. Huile sur papier marouflé sur toile. Montpellier, musée Fabre.
 
Jean-François-Pierre Peyron (1744-1814). Étude pour Les jeunes Athéniens et les jeunes Athéniennes tirant au sort pour être livrés au Minotaure, vers 1778. Plume et encre noire, lavis de gris et rehauts de gouache blanche sur papier vergé bleu, 26 x 40 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
 
Philippe-Auguste Hennequin (1762-1833). Les Remords d’Oreste, vers 1800. Plume, encre brune et lavis, crayon graphite sur papier vergé, 33,2 x 50,5 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
 
Charles Meynier (1768-1832). Milon de Crotone, 1795. Pierre noire et encre brune sur lavis brun sur papier, 44,5 x 33,7 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
 
François Gérard (1770-1837). Roxane réconciliée avec Bajazet, vers 1801. Plume et encre brune, lavis brun et rehauts de blanc sur traits de crayon sur papier, 26 x 19,4 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
Scénographie
 
Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson (1767-1824). Le Christ mort soutenu par la Vierge, vers 1789. Huile sur papier marouflé sur toile. Montpellier, musée Fabre.
 
François Gérard (1770-1837). Le Retour du père de famille, vers 1790-1793. Plume, encre noire et lavis, rehauts de gouache blanche sur papier vélin beige. Montpellier, musée Fabre.
 
Jean-Baptiste Regnault (1754-1829). Le Déluge, vers 1789. Plume et encre noire, lavis de gris et de brun sur papier, 32,5 x 25,4 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
 
François-Xavier Fabre (1766-1837). Étude pour La Vision de Saül, groupe d’Achimelech et ses enfants, vers 1803. Plume et lavis brun sur pierre noire sur papier. Montpellier, musée Fabre.
 
François-Guillaume Ménageot (1744-1816). La Justification de Suzanne, vers 1779. Plume et encre brune, lavis brun, gouache blanche sur papier vergé teinté bleu filigrané. Montpellier, musée Fabre.
 
Jean-Joseph Taillasson (1745-1809). Autolion, général des Crotoniates, blessé par l’ombre d’Ajax, vers 1785. Plume encre noire et lavis, rehauts de gouache blanche, rehaut de sanguine, dessin préparatoire à la pierre noire, 35,7 x 46,8 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.


4 - Voyages et nature


Scénographie

Au tournant du XVIIIe siècle, l’Italie fascine encore, tant pour ses chefs-d’oeuvre antiques et modernes que pour ses vastes panoramas aux effets lumineux saisissants. Les artistes français qui séjournent dans la péninsule, en particulier François-Xavier Fabre et son entourage, s’aventurent dans la campagne romaine ou toscane pour immortaliser ses sites grandioses, où la nature sublime domine la figure humaine. Volontiers inspirés par les exemples de Claude Lorrain et Nicolas Poussin, ils oscillent entre une vision idyllique et une interprétation presque abstraite des lieux qu’ils parcourent.

Les vestiges archéologiques, nouvellement célébrés, ou l’urbanisme des cités italiennes deviennent l’objet de représentations aussi précises que pittoresques, sur un mode déjà touristique. De Venise à la Sicile, les artistes aiment à restituer les monuments du passé aussi bien que les us et coutumes de la population locale.

Si l’Italie demeure un lieu de pèlerinage incontournable, un nouvel intérêt pour le paysage français se fait jour. Les artistes découvrent la richesse des vestiges gallo-romains conservés sur le territoire national, tout comme la singularité des panoramas du Midi. La campagne aux alentours de Montpellier, sur les bords du Lez, donne naissance à une production locale fascinante, qui annonce, par sa spontanéité et son lyrisme, les développements du genre du paysage, de Jean-Baptiste Camille Corot aux Impressionnistes.

 
Texte du panneau didactique
 
Antoine-Laurent Castellan (1772-1838). Étude de nuages, vers 1812-1818. Lavis de sépia sur papier, 19,3 x 23 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
 
Jérôme-René Demoulin (1758-1799). Vue de la chapelle Sixtine à Rome, vers 1784-1790. Lavis brun sur traits à la mine de plomb sur papier. Montpellier, musée Fabre.
 
Jacques Moulinier (1757-1828). Temple de Diane à Nîmes, homme allongé, vers 1793. Lavis d’aquarelle sur traits au crayon graphite sur papier. Montpellier, musée Fabre.
Scénographie
 
François-Xavier Fabre (1766-1837). Vue de la vallée des Bains de Lucques, vers 1806-1809. Plume, encre brune, lavis d’encre noire sur graphite sur papier, 37,8 x 54,2 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
 
Claude-Louis Chatelet (1753-1795). Vue d’Agira, 1778. Aquarelle, plume et encre noire, liseré à l’encre brune et à l’encre noire sur papier vergé, 22,2 x 34,7 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.
 
Louis-Jean Desprez (1743-1804). Vue des ruines du temple de Junon à Agrigente, 1778. Aquarelle, plume et encre noire sur papier vergé. Montpellier, musée Fabre.
 
Antoine-Laurent Castellan (1772-1838). Golfe de Pouzzoles, vers 1798. Lavis gris sur traits à la sanguine sur papier. Montpellier, musée Fabre.
Scénographie
 
François-Xavier Fabre (1766-1837). Vue d’un village au bord d’une rivière, vers 1806-18010. Lavis de sépia sur mine de plomb sur papier. Montpellier, musée Fabre.
 
Victor-Jean Nicolle (1754-1826). Vue de la Piazza del Popolo à Rome, entre 1787 et 1811. Plume et encre brune, aquarelle sur papier. Montpellier, musée Fabre.
 
Victor-Jean Nicolle (1754-1826). Vue d’un canal à Venise, entre 1787 et 1811. Plume et encre brune, aquarelle sur papier. Montpellier, musée Fabre.
 
Fleury Epinat (1764-1830). Vue de la grotte du bienheureux Manetti sur le Mont Senario, 1796. Plume et encre noire, lavis brun sur traits de pierre noire sur papier, 34 x 23,7 cm. © Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes.


5 - Poursuivre la visite de l'exposition au sein des collections permanentes


À l’occasion de l’exposition, le musée Cognacq-Jay propose un parcours thématique dans ses collections permanentes, sur les traces des artistes actifs durant cette période bouleversée, allant de la Révolution à l’Empire.

La collection réunie par Ernest Cognacq, fondateur du musée, couvre l’ensemble du XVIIIe siècle, depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’à la Révolution, et intègre l’époque de l’Empire. Elle comporte plusieurs oeuvres réalisées au cours des années 1770-1815 qui témoignent des choix des artistes en ces temps de profondes mutations.

Après la chute de la royauté, peintres, sculpteurs, modèles et commanditaires s’engagent dans le débat politique ou s’exilent. Le portrait et la scène de genre, tenus pour secondaires par l’Académie royale de peinture et de sculpture, sont désormais prisés par une nouvelle clientèle de collectionneurs.

Une signalétique spécifique vous permet de prolonger votre visite en découvrant, au sein du musée, une sélection de peintures et de sculptures qui illustrent ces transformations et dévoilent déjà les grandes tendances esthétiques du XIXe siècle.

Poursuivre la visite dans les collections permanentes offre notamment l’occasion de contempler les oeuvres d’élèves féminines de David ou encore de Fragonard.
 
Texte du panneau didactique
 
Claude Michel, dit Clodion (1738-1814). Bacchante courant, 1803 ou 1804. Terre cuite. Paris, musée Cognacq-Jay.
 
Louis-Léopold Boilly (1761-1845). L’Indiscret, vers 1795. Huile sur toile. Paris, musée Cognacq-Jay.
 
Jeanne-Louise, dite Nanine Vallain (1767-1815). Portrait d’une jeune femme tenant un agneau, 1788. Huile sur toile. Paris, musée Cognacq-Jay.


6 - Espace pédagogique et ludique autour du dessin dans le grand comble



Pendant toute la durée de l’exposition Génération en Révolution, le musée propose plusieurs rendez-vous dans le grand comble, dans un décor d’atelier d’artiste grâce à la reproduction à grande échelle de L’atelier des élèves de David de Charles Matet.
Charles Matet. L’atelier des élèves de David, copie d’après Cochereau, 1814 (détail). Huile sur toile. Montpellier, musée Fabre.