Parcours en images de l'exposition

DUFY AU HAVRE

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°485 du 18 septembre 2019




1 - Raoul Dufy et le Havre

Scénographie
Raoul Dufy est né au Havre en 1877. Comme son ami Othon Friesz, et comme Monet et Boudin avant eux, il a grandi dans cette ville, s’y est formé et y a fait ses premiers pas d’artiste. Il garde toute sa vie durant un attachement sincère à sa ville natale où il revient régulièrement voir sa famille. Pendant leur vie commune, il a demandé à son épouse Émilienne de ne « jamais oublier Le Havre ». Respectant la volonté de son mari, Madame Dufy lègue soixante-dix oeuvres au Musée-Maison de la Culture du Havre. En 1963, celles-ci intègrent les collections du premier musée reconstruit en France, deux ans à peine après son inauguration par André Malraux. Reynold Arnould, son directeur, jouera un rôle essentiel dans le choix des oeuvres qui constituent le socle d’un fonds comptant aujourd’hui cent-vingt-huit numéros.

Dufy connaît intimement Le Havre. Il puise dans ce site portuaire et balnéaire les motifs de ses premières oeuvres, dans le prolongement des impressionnistes, puis très rapidement il y expérimente de nouvelles recherches esthétiques, dans le sillage des artistes fauves.

Plus tard, éloigné du Havre, Dufy se souviendra à chaque nouvelle étape de ce paysage. Du cézannisme à la série des « Cargos noirs », en passant par sa « période bleue » de l’entre-deux-guerres, les arts décoratifs, Le Havre incarne ainsi la totalité du parcours artistique de Dufy.

Pour la première fois, la mise en perspective d’oeuvres de ces différentes périodes met en lumière la permanence de ce paysage. L’exposition interroge ce lien singulier du peintre à son sujet. D’abord soucieux de fixer fidèlement les aspects du site, Dufy se dégage progressivement de toutes contraintes réalistes, recompose, assemble les éléments du paysage pour inventer « sa réalité ».

Alors pourquoi Le Havre ? La réponse est sans doute à chercher dans la lumière qui est au coeur des recherches de l’artiste. Dufy affirmait d’ailleurs : « Le peintre a besoin sans cesse d’avoir
sous les yeux une certaine qualité de lumière, un scintillement, une palpitation aérienne qui baigne ce qu’il voit. » La plage du Havre et de Sainte-Adresse ouverte sur le large fournira, par ses infinies modulations de couleurs et de lumières, une matière inépuisable à l’artiste. Regardant le soleil en face, il y fera l’expérience de l’éblouissement. C’est là qu’il développera sa théorie sur la lumière-couleur qui sous-tend l’ensemble de son oeuvre. Le Havre demeurera une source majeure d’inspiration pour Dufy et le terrain de l’expérimentation de sa peinture.


 
Raoul Dufy dans son atelier


 

Texte du panneau didactique
 
Déclaration de Raoul Dufy
Le Havre de Dufy
Scénographie
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Le Port du Havre, vers 1900. Huile sur toile. Le Havre, MuMa.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Harfleur, vers 1898. Crayon et aquarelle sur papier. Le Havre, MuMa.


2 - Les débuts de Raoul Dufy



Issu d’une famille relativement modeste, Dufy entre à 14 ans comme préposé dans la maison d’importation de café Luthy et Hauser. De ses quatre années passées à travailler sur le port, il dira qu’elles ont stimulé son imagination. Parallèlement, il suit les cours du matin et du soir de l’école municipale des Beaux-Arts dirigée par Charles Lhullier aux côtés d’Othon Friesz et y apprend la rigueur de l’étude dessinée. Son talent est encouragé par la municipalité qui lui accorde en 1899 une bourse pour poursuivre ses études à l’école nationale des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de
Léon Bonnat.

Ses premières oeuvres connues datent de 1898. Il s’agit d’aquarelles exécutées sur le port. Inquiet des travaux de modernisation en cours, il dit à son ami Friesz vouloir garder le souvenir d’un Havre amené à disparaître.

Dufy expose pour la première fois au Havre à la Société des Amis des Arts en 1899. En 1901, il fait ses débuts à Paris avec un ambitieux tableau qu’il présente au Salon des Artistes Français, Fin de journée au Havre. Élaboré dans un contexte local socialement agité, ce tableau réaliste dépeint l’ambiance crépusculaire d’une fin de journée de travail sur le quai Vauban traditionnellement affecté au déchargement du charbon. À la noirceur de ce site répond la fatigue de la foule des charbonniers – ces dockers qui portaient à dos d’homme le charbon en vrac– quittant leur labeur. Choisissant, pour une première apparition sur la scène artistique parisienne, un sujet relativement clivant dans la ville où il peint, Dufy fait montre d’une détermination étonnante.

L’année suivante, Dufy entreprend une grande scène d’intérieur, L’Orchestre du Grand Théâtre du Havre, qui n’est pas sans rappeler le monde de l’opéra de Degas. En 1902, il exécute parallèlement quelques autoportraits et peint le portrait de ses proches. Le puissant et étrange Fillette assise – peut-être Germaine, la soeur de l’artiste – témoigne d’une grande maîtrise de moyens et d’un sens aigu de la psychologie du modèle. Dufy continuera, pendant sa période fauve, à réaliser quelques portraits (Autoportrait présumé et Jeanne dans les fleurs).

 
Texte du panneau didactique
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Le Bassin du Roy au Havre. Huile sur panneau. Collection Association Peindre en Normandie.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Fillette assise, vers 1898-1900. Huile sur toile, 65 x 81 cm. Coll. part. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn. © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Fin de journée au Havre, 1901. Huile sur toile. Le Havre, MuMa.


3 - Le « Réalisme impressionniste » de Raoul Dufy



Scénographie (au fond, à gauche, entrée du cabinet de dessins).
Dufy n’a pas encore intégré l’école des Beaux-Arts à Paris quand Eugène Boudin meurt en 1898. À l’occasion de ses fréquents retours au Havre, il peut alors découvrir l’important fonds d’atelier du peintre donné par sa famille au musée de la ville. À l’été 1903, Pissarro séjourne au Havre et peint l’avant-port depuis la fenêtre d’un hôtel sur le Grand Quai. L’impressionnisme demeure en ce tout début de XXe siècle le mouvement pictural essentiel et Le Havre continue de prêter son cadre à ses dernières manifestations.

Dufy met ses pas dans ceux de Boudin et de Monet et installe son chevalet sur la plage. Il reprend à son compte toute l’iconographie balnéaire de ses aînés : l’estacade, les baigneurs, les tentes de toile… Comme eux, il cherche à restituer la mobilité des effets lumineux, la vibration de l’atmosphère. Ses peintures témoignent de son allégeance à l’esthétique impressionniste. Cependant à l’instar de Manet plutôt que de Monet, ses formes conservent une certaine netteté, soulignée par un usage récurrent du noir. Durant cette courte période, sa facture évolue. La touche fragmentée s’allonge, devient plus libre, plus franche.

Mais Dufy prend rapidement conscience des limites d’une représentation du réel essentiellement visuelle et descriptive. « Jusqu’alors j’avais fait des plagesà la manière des impressionnistes et j’en étais arrivé à un point de saturation, comprenant que, dans cette façon de me calquer sur la nature, celle-ci me menait à l’infini, jusque dans les méandres et ses détails les plus menus, les plus fugaces. Moi je restais en dehors du tableau. Un jour, n’y tenant plus, je sortis avec ma boîte de couleurs et une simple feuille de papier. Arrivé devant un motif quelconque de plage, je m’installai, et me mis à regarder mes tubes de couleurs, mes pinceaux. Comment, avec cela, parvenir à rendre non pas ce que je vois, mais ce qui est, ce qui existe pour moi, ma réalité ? À partir de ce jour-là, il me fut
impossible de revenir à mes luttes stériles avec les éléments qui s’offraient à ma vue… ».

 
Texte du panneau didactique
 
Valerisce. Buste de Raoul Dufy, 1957. Bronze. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Les bains Marie-Christine au Havre, 1903. Huile sur toile, 54 x 65 cm. Toulouse, Fondation Bemberg. © RMN - Grand Palais/ Mathieu Rabeau. © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). La Baignade, 1906. Huile sur toile, 65 x81 cm. Collection particulière, Courtesy Galerie Von Vertes, Zürich. © Walter Bayer / Galerie Von Vertes Zürich GmbH /ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Coup de vent. Pêcheurs à la ligne, 1907. Huile sur toile, 54,2 x 65,3 cm. Laren (Pays-Bas),  musée Singer Laren. © musée Singer Laren / ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy. Les Pêcheurs à la ligne à Sainte-Adresse, 1907. Huile sur toile, 58 x 71 cm. Coll. part. © Andreas Pauli. © ADAGP, Paris 2019.
Scénographie
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). La Plage du Havre, 1906. Huile sur toile, 76 x 97 cm. Remagen, Arp Museum Bahnhof Rolandseck / Collection Rau for UNICEF. © Peter Schälchli, Zürich. © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). La Plage du Havre, 1906. Huile sur toile, 65,2 x 81,2 cm. Collection Mitchell and Christine Clarfield. © Christie's Images / Bridgeman Images. © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). L’estacade du casino Marie-Christine au Havre, vers 1906. Huile sur toile, 64,8 x 80 cm. Milwaukee Art Museum, don de Mme Harry Lynde Bradley. © Milwaukee Art Museum/P. Richard Eells. © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). La Plage de Sainte-Adresse, 1906. Huile sur toile, 54 x 64.8 cm. Washington, National Gallery of Art, Collection of Mr. and Mrs. John Hay Whitney. © National Gallery of Art / g-williams. © ADAGP, Paris 2019.


Cabinet des dessins



Scénographie
 
Panneau didactique
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Amphitrite, vers 1929. Plume et encre sur papier. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
Scénographie
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Cargos au Havre, vers 1925-1926. Plume et encre sur papier. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). L’Estacade, vers 1920. Crayon lithographique sur papier. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Coquillages et chevaux. Étude pour le décor de la piscine du paquebot Normandie, 1935. Gouache sur papier. Dépôt du Centre Pompidou, Paris. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.


4 - Une « Nouvelle mécanique picturale » : le fauvisme de Raoul Dufy



Scénographie
En mars 1905, la découverte de l’oeuvre de Matisse, Luxe, calme et volupté, exposée au Salon des Indépendants est une révélation pour Dufy : « Devant ce tableau […], j’ai compris toutes les nouvelles raisons de peindre et le réalisme impressionniste perdit pour moi son charme à la contemplation du miracle de l’imagination introduite dans le dessin et la couleur. Je compris tout de suite la nouvelle mécanique picturale. »

C’est en Normandie, au Havre, qu’il va exercer son nouveau style pendant les années de 1905 à 1907. Dufy a d’abord du mal à s’émanciper du ton local, mais à l’été 1906 il pousse son fauvisme aussi loin qu’il lui est possible. Il entraîne son ami Marquet au Havre et en Normandie. Côte à côte, chevalet contre chevalet, du haut de leurs chambres de l’hôtel du Ruban bleu ou du balcon du Café du Nord, ils vont peindre le port, les rues pavoisées au 14 juillet, la fête, les bateaux à quai dans le port, la plage avec son estacade, comprenant l’importance des drapeaux, pavois et bannières de couleur comme éléments constitutifs du tableau.

Tout est exploré. Le ciel et la mer sont salués par un chromatisme vif et changeant. Le bouillonnant Dufy fait virevolter sa touche. Le dessin se désagrège : il est couleur et il est cerne. Il remplit son tableau de personnages grimpant, plongeant, nageant, marchant avec quelques signes circulaires : le parapluie, le canotier. Dufy cherche le désordre d’où jaillit la vie dans son usage brouillon de la couleur et de la touche.

 
Texte du panneau didactique
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). 14 juillet au Havre, 1906. Huile sur toile, 45,6 x 38 cm. Coll. part. © Courtauld Institute for Art Gallery. © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Le Yacht pavoisé au Havre, 1904. Huile sur toile, 69 x 81 cm. MuMa Le Havre, musée d’art moderne André Malraux. © MuMa Le Havre / David Fogel. © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Le Yacht anglais, 1906. Huile sur toile. Lyon, musée des Beaux-Arts.
Scénographie
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Portrait d’homme – Autoportrait présumé, vers 1904-1905. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Jeanne dans les fleurs, 1907. Huile sur toile, 90,5 x 77,5 cm. MuMa Le Havre, musée d’art moderne André Malraux. © 2013 MuMa Le Havre / David Fogel. © ADAGP, Paris 2019.


5 - Déconstruire, simplifier, construire : le Cézannisme de Raoul Dufy



Scénographie
En 1907, les oeuvres de Dufy s’orientent vers de nouvelles préoccupations formelles nettement empreintes des recherches de Paul Cézanne, qui exerce alors une forte influence sur le développement des avant-gardes et en particulier du cubisme. Sa méthode de construction spatiale : « Traiter la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective, soit que chaque côté d’un objet, d’un plan, se dirige vers un point central », incite Dufy à mettre de l’ordre et de la densité dans ses peintures.

Dès 1908, il réalise une série de paysages aux côtés de Georges Braque à l'Estaque, emblématiques du « cubisme cézannien » où la structure et la composition priment sur la couleur. De retour au Havre, il transpose les acquis de ces expérimentations au sein de larges panoramas où il renoue avec l’iconographie maritime de sa ville natale : La Plage de Sainte-Adresse, Le Casino Marie-Christine, La pêche au haveneau et Le Port du Havre comptent parmi ses thèmes de prédilection.

Dufy poursuit sa réflexion sur l’espace et les volumes. Les motifs fortement géométrisés s’échelonnent en plans verticaux jusqu’à une ligne d’horizon très haute réduisant la part du ciel. La densité des éléments paysagers et architecturaux est suggérée par une touche directionnelle orientée par plans colorés. L’intensité chromatique aux tonalités fauves fait apparaître la mer comme un équivalent plastique de la ville et confère aux oeuvres un sentiment d’irréalité.



 
Texte du panneau didactique
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Pêcheurs au haveneau au Havre, 1910. Huile sur toile, 73 x 60 cm. MuMa Le Havre, musée d’art moderne André Malraux. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn. © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). L’Entrée du port du Havre, vers 1910. Huile sur toile. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Le Casino Marie-Christine au Havre, 1910. Huile sur toile, 65,5 x 81,5 cm. MuMa Le Havre, musée d’art moderne André Malraux. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn. © ADAGP, Paris 2019.


6 - Baigneuses



Scénographie
L’oeuvre de Dufy est ponctuée de réminiscences de son enfance havraise, parmi lesquelles la baigneuse observée sur la plage de Sainte-Adresse qui incarne à ses yeux « la première révélation de la beauté plastique ».

« Je suis attelé à ma grande toile entièrement couverte par une baigneuse dans son si moderne costume marine à ganses blanches avec des ancres brodées sur le col et coiffée du classique petit bonnet écossais imperméabilisé. […] Et voilà sur une toile de quatre mètres carrés le premier spectacle qui a ravi jadis mes yeux de jeune garçon et que je fixe pour la postérité ; presque vingt ans après avoir joui de cette chose qu’est une plage », écrit-il en 1914.

La Grande Baigneuse prolonge les recherches cubistes initiées dès 1908. Assise de face, tête inclinée, jambes repliées sur une draperie blanche qui recouvre un rocher, cette figure sculpturale, aux courbes et aux formes pleines, incarne autant la modernité de son temps qu’un certain classicisme par sa monumentalité et sa référence à Ingres. Elle évoque aussi l’imagerie populaire, les vitraux médiévaux, la gravure sur bois et le primitivisme dans la densité des volumes, l’intensité chromatique, la touche hachurée et la stylisation du visage.

Ce chef-d’oeuvre de la période cézannienne est à l’origine de multiples variations que Dufy consacrera au thème des baigneuses, subtilement déclinées dans diverses compositions et techniques, comme Les Trois Baigneuses de 1919, représentatives de son évolution stylistique plus décorative et colorée, ainsi que les séries réalisées en 1935 et 1950 à l’exécution plus libre, où trait et couleur sont dissociés, qui célèbrent dans un éloge de la mer et de la ville, ce souvenir récurrent de jeunesse.

 
Texte du panneau didactique
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Baigneuse au Havre, vers 1935. Huile sur toile. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). La Baie de Sainte-Adresse, vers 1950. Huile sur toile.
Rouen, musée des Beaux-Arts. Dépôt du Centre Pompidou. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Baigneuse, cargo, voiliers et papillons, vers 1925-1927. Huile sur toile. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Amphitrite, vers 1935-1953. Huile sur toile. Saint-Etienne, musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole. Dépôt du Centre Pompidou. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
Scénographie
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Les Trois Baigneuses, 1919. Huile sur toile, 270 x 180 cm. Nancy, musée des Beaux-Arts. Dépôt du Centre Pompidou-MNAM/CCI, Paris, don de Mme Raoul Dufy, 1954. © Photo CNAC/MNAM Dist. RMN - Jean-François Tomasian. ©ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). La Grande baigneuse, 1914. Huile sur toile. Collection particulière. En dépôt à Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.


7 - Le bleu « Lumière - Couleur »



Scénographie
Dufy fait un usage particulièrement abondant du bleu dans sa peinture, toutes les nuances du bleu, du bleu céruléen au bleu cobalt, depuis ses premiers tableaux impres--sionnistes, fauves jusqu’à sa période monochromatique qu’on situe à partir du milieu des années 1920.

Le bleu est intimement lié aux paysages maritimes qu’ils soient normands ou méditerranéens. C’est bien au Havre que le peintre mouille sa peinture de bleu.

Il confie en 1951 au critique d’art Pierre Courthion : « Le bleu est la seule couleur qui, à tous ses degrés, conserve sa propre individualité. Prenez le bleu avec ses diverses nuances, de la plus foncée à la plus claire ; ce sera toujours du bleu, alors que le jaune noircit dans les ombres et s’éteint dans les clairs, que le rouge foncé devient brun et que dilué dans le blanc, ce n’est plus du rouge, mais une autre couleur, le rose. »

Dans les années 1920-1930, il reprend les motifs explorés précédemment : la fenêtre, l’estacade, la promenade le long de la plage qui s’étire jusqu’à Sainte-Adresse, les fêtes nautiques et les régates, la baigneuse. Un nouveau motif fait son apparition : la vue de haut de Sainte-Adresse qui montre la mer et la petite station balnéaire où toits pointus
et frondaison se mélangent, entourés par la mer d’un bleu outremer.

Des signes (des petits V pour la mer, des boucles pour signifier les nuages ou les fumées, des triangles pour les voiles des navires, des petits cubes pour les maisons) indiquent à quoi renvoient les couleurs. Le dessin s’autonomise sur l’étendue monochrome et se fait plus alerte.

 
Texte du panneau didactique
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Le Modèle, 1933. Huile sur toile. Paris, musée d’art moderne de la Ville de paris. Donation de Mme Mathilde Amos, 1955.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Souvenir du Havre, 1921. Huile sur toile, 35,5 x 38,5 cm. MuMa Le Havre, musée d’art moderne André Malraux. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn. © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Fête nautique au Havre, 1925. Huile sur toile, 88 x 98 cm. Paris, musée d’art moderne de la Ville de Paris, donation de Mme Mathilde Amos, 1955. © Musée d'Art Moderne/Roger-Viollet. © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). L’Atelier du peintre à la sculpture rouge, 1949. Huile sur toile. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). L’Artiste et son modèle dans l’atelier du Havre, 1936. Aquarelle et gouache sur papier, 51 x 65 cm. La Haye, Collection Gemeentemuseum La Haye. © ADAGP, Paris 2019.
Scénographie
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Les Régates au Havre, 1925. Huile sur toile, 52,5 x 63,5 cm. Coll. part. © Charles Maslard. © ADAGP, Paris 2019.

Panneau didactique
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). L’Estacade et la Plage du Havre, vers 1926. Huile sur toile. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953) en collaboration avec Joseph Llorens Artigas (Barcelone 1892 – 1980). Vase aux baigneuses et cygnes, 1930. Le Havre, MuMa, legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953) en collaboration avec Joseph Llorens Artigas (Barcelone 1892 – 1980). Vase aux naïades, poissons et volatiles, 1925. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.


8 - L'ultime série : les cargos noirs



Scénographie
Pour des raisons de santé, Dufy s’installe dans le sud de la France pendant la guerre et y demeure jusqu’à son décès. Il ne revient au Havre que brièvement en 1950-1951 à l’occasion d’un séjour aux États-Unis où il part suivre un traitement médical expérimental. Il se montre très affecté par les destructions qui ont frappé sa ville natale.

Dufy choisit une nouvelle fois Le Havre comme cadre de son ultime série. Le paysage de l’ample baie du Havre et de Sainte-Adresse est recomposé librement, synthétiséà partir d’un point de vue situé sur la plage, regardant vers le large. Dufy agence les éléments qui constituent l’essence même de ce panorama, comme des signes. Au loin un cargo s’avance.

Ce motif du cargo apparaît dès le milieu des années 1920 mais il devient « le prétexte à de nouvelles recherches picturales » après-guerre. Tourné vers ce scintillement incandescent de la mer, Dufy se souvient de l’impression d’aveuglement. « …Le soleil au zénith, c’est le noir : on est ébloui ; en face on ne voit plus rien ». « C’est le noir qui domine, il faut partir du noir », pour inventer « une composition qui trouve la luminosité dans les contrastes de la couleur ».

La série des cargos noirs consacre l’aboutissement des recherches de l’artiste sur la question de la lumière et de la couleur. Et par son allure fantomatique, le vaisseau noir évoque peut-être le pressentiment d’une mort annoncée, celle du peintre qui allait survenir peu de temps après, en 1953.



 
Texte du panneau didactique
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). La Plage à Sainte-Adresse, vers 1935-1945. Huile sur toile, 58,5 x 72 cm. Nice, musée des Beaux-Arts Jules Chéret. © Ville de Nice Musée des Beaux-Arts Jules Chéret / Photo Muriel Anssens.  © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Le Cargo noir, 1950. Huile sur toile. Caen, musée des Beaux-Arts. Dépôt du Centre Pompidou, Paris. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Le Cargo noir aux jetées blanches, 1949. Huile sur toile, 33 x 41 cm. Paris, galerie Louis Carré & Cie. © Galerie Louis Carré & Cie. © ADAGP, Paris 2019.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Le Cargo noir, 1948-1952. Huile sur panneau d’isorel. Sète, musée Paul Valéry. Dépôt du Centre Pompidou, Paris. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Le Cargo noir à Sainte-Adresse, vers 1948-1952. Huile sur panneau d’isorel, 40,4 x 51 cm. Cahors, musée Henri-Martin. Dépôt du Centre Pompidou-MNAM/CCI, Paris, legs de Mme Raoul Dufy, 1963. © Photo CNAC/MNAM Dist. RMN - Jean-François Tomasian. © ADAGP, Paris 2019.


9 - Le legs de Madame Dufy au musée du Havre (1962-1963)



Scénographie
Après la disparition de Raoul Dufy en 1953, son épouse Eugénie, dite Émilienne, Brisson se retrouve à la tête du fonds d’atelier de l’artiste : une collection de près de deux cents tableaux et de plusieurs centaines de dessins. Très sollicitée pour des prêts et des publications, elle favorise la diffusion de l’oeuvre de son époux tout en préparant, avec l’aide de son homme d’affaires, Joseph Reynier, l’avenir de cette collection, qu’ils souhaitent voir entrer dans des collections publiques.

À son décès en juillet 1962, l’ouverture du testament de Madame Dufy révèle une stratégie très organisée de répartition des oeuvres. Le musée national d’art moderne, le
musée de Nice – ville d’origine de Madame Dufy et séjour des vieux jours du peintre –, ainsi que celui du Havre, ville natale de Raoul Dufy, sont distingués et dotés chacun d’un nombre déterminé d’oeuvres tandis que le reste de la collection est dévolu à l’État, charge à celui-ci d’en faire bénéficier un maximum de musées français.

La collection léguée au Havre comprend trente tableaux, trente dessins, cinq aquarelles ou gouaches, trois vases, une tapisserie et un portrait sculpté de Raoul Dufy. C’est Reynold Arnould, alors conservateur du tout nouveau Musée-Maison de la Culture du Havre qui effectue le choix des oeuvres. Pour Le Havre, il s’attache à choisir un éventail aussi complet que possible des différentes périodes de création de l’artiste et de ses sources d’inspirations, tout en favorisant légèrement les thèmes marins qu’il lui semblait important de montrer dans un musée largement ouvert sur le paysage qui les avait inspirés.

La quasi-totalité des toiles léguées par Émilienne Dufy est présentée dans le cadre de l’exposition « Raoul Dufy au Havre » ou réunie dans cette salle. Pour des raisons de fragilité, les oeuvres sur papier sont présentées par roulement dans le cabinet de dessins.

 
Texte du panneau didactique
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). L’Oise et la Seine, 1939. Huile sur toile. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Composition aux baigneuses et nu allongé, vers 1938-1940. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Nogent-sur-Marne, pont rose et chemin de fer, vers 1935. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
Scénographie
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Autoportrait, vers 1945. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Mon frère Gaston. Réplique en 1950 du Portrait de Gaston Dufy exécuté en 1902. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). La Véranda de Villerville, vers 1930-1933. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Les Sirènes, vers 1925-1928. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
Scénographie
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). L’Atelier à Vence, 1945. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Hommage à Claude Debussy, 1952. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953), Joseph Llorens Artigas (Barcelone 1892 – 1980). Vase Les Sources, vers 1925.
Le Havre, MuMa.
Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). Nu debout aux tableaux, vers 1943. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.
 
Raoul Dufy (Le Havre 1877 – Forcalquier 1953). La Musique militaire. Le Havre, MuMa. Legs de Mme Raoul Dufy, 1963.


Dufy au Havre - Chronologie



Années 1877 à 1892

 

Années 1893 à 1900

1877.........................................
3 juin : naissance de Raoul Dufy au Havre, 46, rue des Pincettes (actuelle rue Voltaire).

1878.........................................
Construction de la nouvelle Bourse du Havre le long du bassin du Commerce.

1879.........................................
6 février : naissance d’Émile Othon Friesz au Havre.

1882...........................................
À l’emplacement de la villa Marie-Christine, ouverture d’un casino et de bains, dont les bâtiments sont faits de bois jusqu’en 1910.

1887.........................................
Deuxième Exposition maritime internationale.

1888.........................................
Ouverture du Boulevard maritime (désormais boulevards Albert-Ier et Clemenceau).

1889.........................................
Construction de la Villa maritime, Boulevard maritime (désormais boulevard Albert-Ier).

1891..........................................
Dufy quitte l’institution Saint-Joseph et entre chez Luthy et Hauser, maison d’importation de café brésilien, dont le siège est situé 130,
boulevard de Strasbourg au Havre, comme préposé à la surveillance. Il y reste cinq ans.



 

1893.........................................
Dufy intègre l’école municipale des beauxarts et y suit les cours de
Charles Lhullier. Il remporte le second prix du cours élémentaire de dessin de figures à l’exposition de fin d’année.

1898
.........................................
8 août : mort d’Eugène Boudin.
20 septembre : mort de Charles Lhullier. Dufy signe une pétition en faveur d’Édouard Courché.
Alphonse Lamotte succède à Lhullier à la tête du musée et de l’école municipale des beaux-arts.
8 octobre : Dufy sollicite son inscription à l’École nationale
des beaux-arts.
16 novembre : il commence son service militaire au 5e régiment d’infanterie du Havre.
Pose de la première pierre de la digue nord.

1899.........................................
5 août-8 octobre : Dufy expose pour la première fois à la Société des amis des arts du Havre quatre aquarelles sous le n° 569 : Harfleur, vieilles maisons ; Le Bassin de la Barre. Havre ; Le Soir, fond de l’avant-port et Côte de Grâce.
Octobre : mis en disponibilité de l’armée suite à l’incorporation de son frère Gaston.
4 octobre : le conseil municipal du Havre octroie une bourse d’études à Dufy pour poursuivre ses études à l’École nationale des beauxarts de Paris.
24 novembre : il intègre l’atelier de Bonnat.

1900.........................................
Entrée de quatre aquarelles dans les collections du musée des Beaux-Arts du Havre. Cette même année, les collections du musée s’enrichissent du don du fonds d’atelier d’Eugène Boudin.

 

 

Années 1901 à 1904

 

Années 1905 à 1909

1901..........................................
Dufy expose Fin de journée au Havre au Salon des Artistes Français, qui s’ouvre le 1er mai.
Il fait la connaissance d’Albert Marquet.

Novembre : il expose à la galerie Beuzebosc un ensemble conséquent d’oeuvres, dont Fin de journée au Havre (sous le titre Le Quai Voltaire), Le Clocher de Harfleur, « une église flanquée de clochetons », des scènes de marché « grouillant de foule », des aquarelles des environs de Paris et un projet de décoration pour la mairie d’Asnières.

1902.........................................
2 août-5 octobre : Dufy expose à la Société des amis des arts du Havre Effet du soir, quai Videcoq, au Havre (n° 135), l’aquarelle Vue de la Seine à Paris, le pont des Arts (n° 519) et L’Orchestre
du Grand Théâtre
(hors catalogue).

1903.........................................
20 mars-25 avril : Dufy expose au Salon des Indépendants pour la première fois.
Premier séjour à Martigues et dans le Sud.
Il rencontre Georges Braque dans l’atelier de Bonnat à Paris.
Camille Pissarro séjourne durant l’été au Havre. Il y peint une série de vingt-quatre oeuvres depuis la chambre de l’hôtel Continental, chaussée des États-Unis. Le musée du Havre acquiert deux de ses toiles.

1904.........................................
Dufy passe le printemps et l’été en Normandie en compagnie de Marquet. Sa galeriste Berthe Weill séjourne au Havre et à Sainte-Adresse.
19 septembre : il publie dans Le Havre Éclair des dessins illustrant l’entrée de Louis XV au Havre en 1749.
28 septembre : le conseil municipal octroie une nouvelle bourse d’études à Dufy, alors en sixième année à l’École nationale des beaux-arts.
Septembre : il expose à la galerie Beuzebosc, rue Racine au Havre, une série d’études représentant des vues de Marseille et de Paris (dont deux vues Bords de Seine, Rue de Montmartre, Place du Carrousel, Pont par temps de pluie, Quais, Seine vers le soir, Coins du Louvre, Intérieur d’atelier, Toits) ainsi que La Plage.




 

1905.........................................
Janvier : Dufy expose à la galerie Lebas une série d’études sur les berges de la Seine et les lavoirs parisiens et trois études de la plage
du Havre.
26 juillet-1er octobre : il expose à la Société des amis des arts du Havre deux études, intitulées Grands arbres, effet gris (n° 148) et
Grands arbres, soleil (n° 149), et deux aquarelles, La Place Saint-François (n° 582) et Le Square Notre-Dame (n° 583).
Il découvre au Salon des Indépendants le tableau de Matisse Luxe, calme et volupté, qui le fascine.

1906.........................................
Dufy est, avec Friesz et Braque notamment, membre fondateur de l’association qui se crée au Havre sous le nom de Cercle de l’art
moderne, et dont la finalité est de favoriser l’art moderne au Havre.
Il participe à la première exposition du Cercle (26 mai-30 juin) avec deux peintures : Neige (no 29) et Le Port (n° 30).
9 au 16 juillet : Grande Semaine maritime française au Havre.
Dufy est rejoint en juillet par Marquet, qui loge à l’hôtel du Ruban bleu. Les deux artistes peignent côte à côte. Ils séjournent ensuite à Trouville, Honfleur, Dieppe et Fécamp.
6 octobre : Dufy expose pour la première fois au Salon d’automne, dont deux Rues pavoisées peintes au Havre avec Marquet, une Baie de Sainte-Adresse et La Tente des régates au Havre.

1907.........................................
Mai-juin : deuxième exposition du Cercle de l’art moderne. Dufy présente deux peintures : Paysage (n° 19) et Le Port (n° 20).

1908.........................................
Juin : troisième exposition du Cercle de l’art moderne.
Deux peintures de Dufy sont exposées sous le titre Paysage (nos 17 et 18).
Séjour à La Ciotat puis départ pour l’Estaque en compagnie de Braque.

1909.........................................
Juin : quatrième exposition du Cercle de l’art moderne. Dufy expose deux peintures sous le titre Paysage (nos 21 et 22).
Il fait la connaissance du couturier Paul Poiret.
Décembre : voyage en Allemagne avec Friesz.

 

 

Années 1910 à 1922

 

Années 1923 à 1935

1910..........................................
Construction du second casino Marie-Christine.
Claude Monet donne trois de ses peintures au musée du Havre.

1911...........................................
Dufy épouse à Paris Eugénie (surnommée Émilienne) Brisson, rencontrée au Havre.
Il monte La Petite Usine avec Paul Poiret pour imprimer des textiles.

1912..........................................
Mars : Dufy signe un contrat avec le soyeux lyonnais Bianchini-Férier, auquel il réserve l’exclusivité de sa production textile.
Il passe ses vacances au Havre avec son épouse.

1914..........................................
Mi-août : il rejoint Le Havre où il retrouve Friesz, qui s’est engagé, et Braque, qui attend son affectation.

1915..........................................
Février : Dufy fonde au Havre son entreprise, Imagerie Raoul Dufy, en vue de diffuser des gravures patriotiques.
8 mars : engagé volontaire à la mairie du Havre au titre du 3e escadron du train des équipages.

1918..........................................
Émilienne Dufy est à l’abri au Havre quand Raoul est à Paris. Il est nommé conservateur du musée-bibliothèque de la Guerre, poste qu’il occupe jusqu’en 1919.

1921..........................................
Septembre : la galerie Maury, rue de la Bourse au Havre, expose quatre de ses dernières toiles : Le Grand Prix d’Auteuil, Le Boulevard
maritime
et deux vues de Vans (Ardèche).
Deuxième contrat avec Bianchini-Férier, auquel il met fin en 1928.

1922.........................................
Séjour à Sainte-Adresse, où Dufy peint dans un atelier face à la mer.

 

 

 

1923.........................................
16-30 janvier : Dufy expose dans le hall de la Cloche, 25, rue de la Comédie au Havre, des peintures et textiles.

1924.........................................
26 avril : noces d’or de Léon Marius Dufy et Marie Eugénie Ida Lemonnier, parents de l’artiste. La famille est rassemblée au 10, rue de Normandie, à cette occasion.

1925.........................................
20 novembre : décès au Havre de Léon Marius Dufy, père de l’artiste.

1926.........................................
Mai : exposition collective pour l’inauguration de la nouvelle galerie Maury, rue Jules Siegfried au Havre. Raoul Dufy y participe avec
trois toiles, aux côtés de son frère Jean. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur.

1927.........................................
Alphonse Saladin, directeur du musée des Beaux-Arts du Havre, sollicite Dufy pour l’acquisition d’une toile au prix symbolique de
250 francs pour la galerie des Modernes du musée. Aucune oeuvre n’entre en collection à cette date. Dufy commence la décoration de la salle à manger du docteur Viard, qu’il termine en 1933.

1929.........................................
Juillet : Grande Semaine maritime au Havre.

1931..........................................
8 septembre : décès au Havre de Marie Eugénie Ida Lemonnier, mère de l’artiste. La déclaration de décès est faite par Raoul Dufy.

1934.........................................
Dufy adopte le médium mis au point par le chimiste Jacques Maroger.
Sollicité par la Compagnie générale transatlantique pour la décoration du paquebot Normandie, il exécute un projet de mosaïques pour la piscine des premières classes. Il retire son projet
suite à un différend avec les architectes.

 

Années 1936 à 1951

 

Années 1952 à 1962

1936.........................................
20 mai : punch en l’honneur de Léon Dufy, qui vient de se voir décerner la rosette de l’Instruction publique.
Son frère Raoul participe à l’événement.
Acquisition pour 2 000 francs d’une aquarelle de Raoul Dufy par Alphonse Saladin pour le musée du Havre, Fleurs.
Dufy obtient avec Friesz le décor du bar du fumoir du nouveau Théâtre du Palais de Chaillot puis la décoration du Pavillon de l’Électricité.

1937.........................................
La Fée Électricité, chantier colossal auquel participe son frère Jean.

1938.........................................
3 mars : décès au Havre de Léon Dufy, frère aîné du peintre.

1940.........................................
Dufy se réfugie à Céret puis à Perpignan, climat plus propice à sa polyarthrite rhumatismale.

1943.........................................
Dufy repasse dans son atelier parisien et y détruit un grand nombre de dessins et aquarelles.

1944.........................................
5-11 septembre : bombardements du Havre.
18 décembre : première de la pièce d’Armand Salacrou, Les Fiancés du Havre, présentée à la Comédie-Française. Les décors et les costumes sont dessinés par Dufy.

1945.........................................
17 avril : grand gala cinématographique au Palais de Chaillot à Paris en faveur des sinistrés du Havre. Dufy offre une aquarelle vendue
aux enchères en faveur des sinistrés.

1950.........................................
10 avril : Dufy assiste au Havre à la cérémonie organisée en mémoire d’Othon Friesz, décédé en 1949, puis visite l’exposition
consacrée à son ami à la galerie Hamon.
11 avril : il s’embarque au Havre pour New York sur le De Grasse afin d’y suivre un traitement contre la polyarthrite.

1951..........................................
Juillet : de retour des États-Unis, Dufy passe pour la dernière fois au Havre.
Publication de l’importante monographie de Pierre Courthion.



 

1952.........................................
Juin : Dufy représente la France à la XXVIe Biennale de Venise avec quarante et une peintures. Il remporte le prix de peinture. Pierre Courant, maire du Havre, lui envoie un courrier de félicitations le
19 juin.

1953.........................................
23 mars : mort de Raoul Dufy à Forcalquier.
19 octobre : l’ancienne rue Jeanne Hachette au Havre est rebaptisée rue Raoul Dufy.

1954.........................................
Exposition Raoul Dufy, fils du Havre à la galerie Hamon, 44, place de l’Hôtel de Ville au Havre.

1957.........................................
Acquisition par le musée du Havre de deux oeuvres de Raoul Dufy : Souvenir du Havre et La Plage du Havre.

1961..........................................
24 juin : inauguration du Musée-Maison de la Culture du Havre par André Malraux.

1962.........................................
16 juin : promesse de dons d’Émilienne Dufy au musée du Havre.
10 juillet : décès d’Émilienne Dufy à son domicile, villa de Guelma à Nice.
16 août : jugement du tribunal de grande instance de Nice déclarant la succession vacante. L’administration des domaines est nommée curatrice de la succession.
28 septembre-13 décembre : inventaire après décès de la succession de Mme Dufy par maître Jean Fossati.
11 octobre : maître Fossati signifie par lettre au Musée national d’art moderne et aux musées de Nice et du Havre qu’ils sont destinataires d’un ensemble d’oeuvres léguées par Madame Dufy.
10 décembre : le conseil municipal de la ville du Havre accepte à l’unanimité le legs.
13 décembre : le conseil artistique de la Réunion des musées nationaux pour les musées classés et contrôlés donne son avis favorable à l’acceptation du legs de Madame Dufy pour le Musée-Maison de la Culture du Havre.

Année 1963

 

1963.........................................
5-6 février : villa de Guelma, en présence de Joseph Reynier (exécuteur testamentaire), Francis Paulet (curateur de la succession pour les domaines des Alpes-Maritimes), maître Fossati (notaire), M. Japhet (commissairepriseur) et Michel Laclotte (inspecteur des musées de province), les conservateurs des trois musées, Bernard
Dorival (Musée national d’art moderne), Reynold Arnould (musées du Havre) et Jacques Thirion (musée de Nice), choisissent parmi les
oeuvres de la succession, en fonction du nombre d’oeuvres attribuées à chacun, celles qu’ils retiennent pour leur musée.
25 février : l’exposition Donation Dufy, réunissant une sélection des oeuvres léguées aux trois musées, est inaugurée dans la galerie Mollien du Louvre par André Malraux, ministre d’État chargé des affaires culturelles.
29 mars : au Havre, le conseil d’administration du lycée d’État de jeunes filles (aujourd’hui collège) décide de renommer l’établissement « Raoul Dufy ».
8 avril : l’exposition du Louvre ferme ses portes.
9 avril : le Musée national d’art moderne prend possession des oeuvres qui y étaient présentées.
19 avril : les oeuvres destinées au Havre arrivent au musée.
14 mai : inscription des oeuvres du legs à l’inventaire du musée.
11 juin : inauguration de la salle Dufy au Musée national d’art moderne, en même temps que la nouvelle salle Dunoyer de Segonzac.
29 juin : inauguration de l’exposition Raoul Dufy, 70 oeuvres léguées au musée du Havre par Madame R. Dufy au Musée-Maison de la culture du Havre.