JEAN DUBUFFET (1901-1985)
Exposition du centenaire

Article publié dans la Lettre n° 189


JEAN DUBUFFET (1901-1985) - Exposition du centenaire. Les amateurs de Jean Dubuffet seront à leur affaire en visitant la rétrospective organisée au Centre Georges Pompidou où plus de 400 oeuvres sont exposées selon un parcours chronologique. Havrais d'origine, Jean Dubuffet part pour Paris dès l'âge de 17 ans où il fréquente les artistes Dufy, Valadon, Léger. Mais il ne persiste pas dans cette première incursion et ce n'est qu'à partir de 1942 qu'il se consacre définitivement à la peinture. Bousculant tous les styles, il renie l'art existant. Ce refus le conduit à peindre avec n'importe quoi, même la tige d'un pinceau et à utiliser les matériaux les plus divers: goudron, sable, paille, cailloux, pour créer. « Mon art est une entreprise de réhabilitation des valeurs décriées », explique-t-il. Il tire son inspiration de tout, des dessins d'enfants ou d'objets usuels divers et humbles, mais il ne s'attarde jamais longtemps sur une trouvaille. De ses dessins gauches, où les portraits ressemblent davantage à des trognes qu'à des visages, il passe aux collages (ailes de papillon, brindilles).
Ces périodes picturales sont nombreuses, on en dénombre pas moins de 25, et éphémères sauf « l'Hourloupe », oeuvre sur laquelle il travaille de 1962 à 1974. Puis il se tourne vers la sculpture à coups de scie dans le polystyrène. Avec « Coucou Bazar » (1973), il invente les décors mouvants, motorisés. En 1975, il achève « La Closerie Falbala » (1610 m2) en béton projeté et époxy, peints au polyuréthanne. Il reviendra ensuite à des griffonnages, il semble alors avoir perdu ses marques. Dubuffet s'amusera aussi avec l'écriture avec le même esprit destructeur. 2000 pages témoignent de ce penchant vers le nihilisme. Son moteur fut sans doute le désenchantement face à l'époque où il a évolué. Son travail couvre 60 années du XXe siècle et est constitué de plus de 10.000 oeuvres répertoriées. Il a eu une influence importante sur l'évolution des jeunes créateurs. Centre Georges Pompidou 4e (01.44.78.12.33) jusqu'au 31 décembre 2001.


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