MAURICE DENIS

Article publié dans la Lettre n° 263


MAURICE DENIS. Plusieurs expositions sont consacrées en ce moment à Maurice Denis, l’un des initiateurs, avec Vuillard et Bonnard, du mouvement nabi, dont il fut un brillant théoricien. Sa production de « belles icônes » dans les années 1890 fit oublier le reste de sa production, conduite en marge des avant-gardes jusqu’à sa mort en 1943. Cette exposition lui rend hommage en nous présentant, d’une manière essentiellement chronologique, l’ensemble de son œuvre.
Après ses œuvres de jeunesse tel que Mystère catholique, vite marquées par sa rencontre avec sa muse, Marthe Meurier, qui deviendra sa femme en 1893, sont présentées des « panneaux décoratifs », dont certains imitent des tapisseries, et ces petits tableaux nabis qui se signalent par leur liberté et leur audace (aplats vifs et contrastés, absence de profondeur, etc.) prouvant que « toute œuvre d’art est une transposition, une caricature, l’équivalent passionné d’une sensation reçue ». Viennent ensuite divers tableaux où l’on retrouve Marthe dans diverses situations tant profanes que sacrées, toutes imprégnées de bonheur. Après un voyage à Rome en compagnie de Gide en 1898, Denis se tourne vers le classicisme inspiré par l’art de Raphaël et de Cézanne (Hommage à Cézanne, 1900). Ses tableaux de plage tel Baigneuses, Perros (1898), ou de scènes familiales telles Le Goûter au Pouldou (1899-1900) en sont de belles et lumineuses illustrations. A la fin du parcours chronologique sont montrés des paysages peints entre 1898 et 1943 montrant comment le goût de la simplification et de la synthèse transfigure chez Denis la restitution de la nature.
L’exposition se termine par l’art le plus spectaculaire du peintre, celui des grandes compositions comme les fresques murales du Théâtre des Champs Elysées à Paris. Trois cycles décoratifs ont été reconstitués pour cette exposition: L’Amour et la vie d’une femme, peint à partir de 1896 pour décorer sa chambre et souvent remanié, La Légende de Saint-Hubert (1897) et surtout Le Cycle de Psyché (1908-1909), en collaboration avec Maillol pour les sculptures en bronze, conservé aujourd’hui au musée de l’Ermitage. Une exposition fraîche et apaisante, qui remet à la place qu’il mérite ce grand artiste un peu trop oublié.
A côté de cette exposition consacrée aux peintures de Denis, le musée expose des photographies d’amateur prises par l’artiste (« Maurice Denis intime ») et des dessins de ce dernier destinés à l’illustration de Sagesse de Paul Verlaine et Fioretti de Saint-François d’Assise (« Sagesse » et « Fioretti »). Musée d’Orsay 7e. Jusqu’au 21 janvier 2007.
Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.musee-orsay.fr.


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