DE WATTEAU A DAVID
La collection Horvitz

Article publié dans la Lettre n° 424
du 24 avril 2017


 
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DE WATTEAU A DAVID. La collection Horvitz. Jeffrey E. Horvitz, collectionneur américain francophile né en 1950, a rassemblé depuis les années 1980 un ensemble de dessins des artistes français les plus célèbres, du début du XVIIe au début du XIXe siècle, complétés par des peintures et des sculptures en nombre croissant. Aujourd’hui la collection compte plus de 1800 feuilles, parmi les meilleures des artistes concernés, à savoir tous les maîtres, y compris les moins connus. Cette collection est aujourd’hui la plus importante aux Etats-Unis en mains privées, pour le dessin français de cette période. La présente exposition se concentre sur le XVIIIe siècle avec un choix d’environ deux cents œuvres présentées par thèmes.
Le parcours en quinze sections thématiques ou monographiques organisées de manière chronologique commence par « L’art du portrait ». Nous y voyons de grandes toiles privilégiant les portraits à mi-corps, debout ou assis, rivalisant dans le rendu des étoffes, s’attachant à transposer fidèlement le caractère de leurs modèles. Citons, parmi une dizaine de toiles un Portrait d’homme assis de Van Loo (1734), le portrait de la Comtesse de Montchal par de Largillière (1736) et le ravissant portrait d’Anne-Marie Durant de Lironcourt par Subleyras (1747),
Vient ensuite, à côté de scènes de chasse de Desportes, « La peinture d’histoire au début du XVIIIe siècle », un genre qui conférait la primauté à ceux capables de s’y distinguer. On remarque, à côté de deux œuvres de Lemoyne, La Mort de Cléopâtre d’Antoine Rivalz et Le Sacrifice d’Abraham de Jean Restout (1746). Une place est consacrée au « paysage », un genre qui s’affranchit alors des références mythologiques ou historiques. Les artistes vont davantage étudier sur le motif. A côté d’une sanguine de Watteau, Paysage (vers 1716-1717), nous remarquons surtout une grande toile de de Lajoüe, La Fontaine d’Amphitrite (vers 1740).
Avec « La scène galante », nouveau genre pictural initié par Watteau, nous avons des peintures de fêtes galantes mettant en scène des sentiments amoureux dans des ambiances de danse et de musique. Outre ceux de Watteau, nous avons des dessins de Lancret, de Troy, de La Fosse ainsi que de Boucher et Fragonard que nous verrons plus loin.
Une section est consacrée aux « Etudes académiques », base de l’enseignement à l’Académie jusqu’à la Révolution. Nous y voyons des dessins de Van Loo, Blanchet, Troy, Vien et surtout un magnifique dessin au fusain et à la craie blanche de Roëttiers, Diogène cherche un honnête homme (1739). Des dessins et une terre cuite de Delarue, Allégorie de l’Hiver (1754-1762)  illustrent « L’architecture et les arts décoratifs ». En effet c’est à cette époque que ces derniers connaissent un immense succès et sont diffusés dans l’Europe entière grâce à l’estampe.
Une section est tout entière consacrée à « François Boucher ». Elle nous présente, entre autres, un magnifique dessin, Femme nue allongée (vers 1740), et une toile,  Paysage rustique avec des fermiers au repos (vers 1732-1733). Il en est de même pour « Jean-Honoré Fragonard » dont on voit des dessins appartenant à différents genres et une toile, La Mort de Cléopâtre.
Au milieu du couloir conduisant aux différentes sections, nous avons des « Dessins de sculpteurs », que certains, comme Bouchardon et Pajou, exposaient au Salon tandis que d’autres ne s’en servaient que pour préparer leurs projets de sculptures.
Les autres sections reprennent les thèmes précédents mais pour la seconde moitié ou la fin du XVIIIe siècle. Nous avons donc des paysages (Legeay, Natoire, Hubert Robert …), de la peinture d’histoire (Vernet, Dandré-Bardon, Van Loo, Pierre …), des études académiques (Greuze, Prud’hon, Lépicié …), des scènes de « Fêtes et réjouissances » (Huet, Le Lorrain, Desprez …) et des « Scènes de genre » (Baudouin, Capet, Carmontelle …), la plupart des artistes, dont nous ne reprenons pas le nom, exerçant bien sûr dans plusieurs genres.
La dernière section, « La fin d’un monde », présente des œuvres reprenant les grands thèmes habituels (paysages, scènes de genre ou d’histoire) mais de formats plus petits, ainsi que des portraits de cette nouvelle génération d’amateurs, faisant suite au clergé et à la noblesse, disparus à la suite de la Révolution. Une très belle exposition bénéficiant d’une scénographie particulièrement soignée mettant bien en valeur les œuvres exposées. R.P. Petit Palais 8e. Jusqu’au 9 juillet 2017. Lien: www.petitpalais.paris.fr.


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