LE CUBISME

Article publié dans la Lettre n° 471
du 23 janvier 2019


 
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LE CUBISME. C’est la première exposition consacrée en France, depuis 1953, à ce mouvement fondateur de l’histoire de l’art moderne. Avec quelque 300 œuvres provenant de collections publiques et privées de quatorze pays, nous avons un panorama complet du cubisme, depuis ses origines en 1907 jusqu’à sa disparition en 1917 où il cède la place à d’autres formes d’expression.
Le parcours se déroule en treize sections chronologiques dans une scénographie limpide. Il commence par rappeler les sources du cubisme, à savoir la découverte par Picasso et Derain des arts primitifs au Musée d’ethnographie du Trocadéro et l’attrait de Braque et de Picasso pour leurs deux aînés que sont Gauguin (1948-1903) et Cézanne, mort en 1906. Déjà, avec ses Demoiselles d’Avignon (1907), Picasso avait rompu avec la représentation traditionnelle. Braque l’avait suivi avec son Grand Nu. Tous deux, s’inspirant de Cézanne, peignent en utilisant la géométrisation des volumes et le fractionnement des formes en facettes. Ils réservent ces œuvres novatrices à la Galerie Kahnweiler, alors quasiment inconnue. C’est là qu’un critique qualifie négativement les toiles de Braque de « petits cubes », ce qui lancera le mot « cubisme ».
Pendant ce temps leurs amis, tels Albert Gleizes, Jean Metzinger, Francis Picabia, Marcel Duchamp, Robert et Sonia Delaunay, qui subissent eux aussi l’influence de Cézanne, assurent la diffusion du mouvement auprès de la critique et du public en participant aux Salons parisiens. Ceux-ci et quelques autres, dont des critiques et un mathématicien, constituant le Groupe de Puteaux, cherchent alors à élaborer un cubisme fondé sur des principes mathématiques. Nous voyons de nombreuses œuvres de ces artistes.
Au centre du parcours, nous avons un ensemble impressionnant de collages et d’assemblages. C’est à partir de 1912 que Braque et Picasso inventent ces procédés de représentation. Dans la Nature morte à la chaise cannée, Picasso remplace la toile par un morceau de toile cirée et le cadre par une corde. Plus tard, en 1914, sa Guitare en tôle instaure un nouveau type de sculpture, renouvelé en 1915 par les constructions colorées d’Henri Laurens.
Plus loin, la section « Matières et couleurs (1913-1914) » montre que le cubisme n’est pas qu’un art monochrome mais qu’il peut être aussi très coloré comme chez Robert et Sonia Delaunay ou chez Fernand Léger. A la même époque, les Salons cubistes accueillent des peintres étrangers tels Mondrian, Archipenko, Malévitch tandis que certains cubistes, tels Picabia ou Sonia Delaunay, se lancent dans la voie de l’abstraction.
En 1914, la Première Guerre mondiale marque le coup d’arrêt des Salons. Certains peintres sont mobilisés. Ceux qui ne le sont pas continuent à œuvrer en secret dans leurs ateliers. En 1919, selon Cendrars, « le cube s’effrite » mais le cubisme et son langage de simplification demeurent bien vivants. Il ouvre la voie à ces mouvements que sont l’abstraction (Mondrian), le suprématisme (Malévitch), le ready-made (Duchamp), etc. Une exposition magistrale. R.P. Centre Pompidou 4e. Jusqu’au 25 février 2019. Lien : www.centrepompidou.fr.


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