COMME EN 40

Article publié dans la Lettre n°510 du 28 octobre 2020



 
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COMME EN 40. Cette exposition a pour objet de nous plonger dans la France de 1940, avec les seules informations connues des français à cette époque, afin de nous faire vivre ce qu’ils ressentaient. Le parcours se divise en deux grandes parties séparées par la défaite.
Dans la première galerie, « De la drôle de guerre à la défaite », nous cheminons successivement de ces quelques mois d’inaction militaire jusqu’aux discours enregistrés de Paul Reynaud annonçant sa démission (13 juin), du maréchal Pétain annonçant un prochain armistice (17 juin) et de Churchill, le célèbre Finest Hour, (18 juin). Vient enfin le texte du discours du général de Gaulle appelant à la résistance quelques heures après Churchill.
La « drôle de guerre » est illustrée par des films d’archives, des objets en lien avec la défense passive comme les masques à gaz, des photographies (soldats allemands jouant aux cartes, théâtre aux armées), des chansons patriotiques, des dessins humoristiques, etc. La reconstitution d’une casemate de la ligne Maginot fait le lien avec la section suivante, la campagne de France (10 mai – 25 juin 1940). Pour évoquer cette sanglante campagne (90 000 morts du côté français), les commissaires nous présentent des uniformes des principales unités ayant combattu. Nous y voyons aussi des photographies, dont celles de l’exode ayant mis sur les routes quelque huit millions de personnes fuyant vers le sud ou celle de ces centaines de casques français abandonnés sur la plage de Dunkerque. Une vitrine rassemble des objets tels que fusils, casques, croix funéraires et même le reliquaire d’un drapeau brûlé par son régiment pour qu’il ne tombe pas aux mains des allemands. Un long couloir évoquant le « choc politique de la défaite » clôt cette première partie avec les discours mentionnés ci-dessus, les textes des armistices franco-allemand (22 juin) et franco-italien (24 juin) et l’illustration du début de la guerre des ondes.
Après ce désastre, l’identité française éclate en différentes identités selon que les individus vivent en zone annexée, occupée, non occupée, dans l’Empire colonial, en Angleterre ou ailleurs dans le monde. C’est ce que met en évidence la seconde partie « Les conséquences de la défaite ». Celle-ci commence par une section intitulée « Les déracinés ». Ce sont les 1 850 000 prisonniers envoyés en Allemagne ; les habitants de l’Alsace et de la Moselle, rattachées au Reich puis annexées illégalement en novembre ; les gens qui avaient fui au cours de l’exode et qui peuvent rentrer munis d’un certificat de rapatriement pour franchir la ligne de démarcation, véritable frontière, et aussi les habitants du Nord et du Pas-de-Calais rattachés au commandement militaire de Bruxelles.
Vient ensuite « L’Allemagne sur le territoire métropolitain » avec, notamment, des guides de Paris en allemand, des plaques diverses dont une Hermann-Göring-Strasse apposée dans une rue de Colmar, des tickets de rationnement et des conseils pour « supprimer des repas le superflu ». Faisant le pendant de cette section, nous avons « La France de Vichy » avec une tapisserie d’Aubusson représentant le maréchal Pétain, un uniforme des Chantiers de la jeunesse et surtout une version du « statut des Juifs », annoté par le maréchal. Des vidéos projettent alternativement les actualités cinématographiques de l’époque montrant, par exemple, des allemands rapatriant aux Invalides le cercueil du duc de Reichstadt, le fils de Napoléon, un défilé de mode, des déplacements de Pétain, des enfants découvrant leurs cadeaux de Noël, etc. Rien sur la guerre ou les souffrances des habitants.
La section suivante est consacrée à « l’Empire français : un enjeu ». À part les Nouvelles-Hébrides qui se rallient à la « dissidence » le 20 juillet, les territoires de l’Empire restent fidèles au gouvernement légal. Ce n’est que peu à peu, durant les « Trois Glorieuses », du 26 au 28 août, que le Tchad, le Cameroun et l’Oubangui se rallient à la France libre. Cette section relate aussi la destruction de la flotte française par les anglais à Mers El-Kebir et ses répercussions sur des français peu désireux alors de rejoindre les anglais, mais attirés par l’appel du général de Gaulle pour continuer le combat, avec un drapeau français. C’est ce que traite la dernière section, « Londres, capitale du Monde libre » avec l’affiche « Appel aux français de Liverpool », le veston du colonel Charles de Gaulle, un membre d’équipage de bombardier de la Royal Air Force ou encore divers objets vendus de par le monde au profit de la Résistance française.
Avec plus de 200 objets et documents exposés, dont certains très rarement montrés, une scénographie riche en vidéos de toutes sortes, cette exposition montre bien comment les français ont vécu l’année 1940. R.P. Musée de l’Armée. Hôtel national des Invalides 7e. Jusqu’au 10 janvier 2021. Lien : www.musee-armee.fr.


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