LA CITE INTERDITE AU LOUVRE.
Empereurs de Chine et rois de France

Article publié dans la Lettre n° 331
du 24 octobre 2011


LA CITE INTERDITE AU LOUVRE. Empereurs de Chine et rois de France. Le musée du Louvre et le musée du Palais impérial ont signé en 2005 un accord de partenariat. Ils ont beaucoup de similitudes : ce sont des musées généralistes, installés dans d’anciennes résidences du pouvoir, situés dans la capitale de leur pays. Une exposition sur Napoléon Ier fut organisée au musée du Palais impérial en 2008. En retour, nous pouvons voir la présente exposition.
Celle-ci est installée en trois lieux différents, relativement éloignés les uns des autres, ce qui complique un peu la visite. L’exposition ouvre sur l’histoire croisée des dynasties en Chine et en France. Elle se déroule d’une manière chronologique, avec de nombreux panneaux, dans les salles de l’histoire du Louvre. On y voit des portraits et des objets personnels des empereurs de Chine mais aussi des objets relatifs à la Chine ayant appartenu à des rois de France : lettres de chancellerie adressée à Philippe le Bel par les Khans Mongols (XIVe siècle), Atlas Catalan de Charles V avec la plus ancienne représentation cartographique de Pékin connue en Occident (fin XIVe), livres chinois ayant appartenu à Louis XIV, dont le règne est très long, comme celui de son contemporain, l’empereur Kangxi. Le plus étonnant est ce dictionnaire chinois-français-latin, imprimé en 1813, qui montre l’intérêt de l’Occident pour la Chine.
La visite se déroule ensuite dans les anciens fossés du château, où se trouve la maquette du Louvre médiéval de Philippe Auguste. Des projections vidéo évoquent l’histoire de la Cité interdite, surgie ex nihilo de la volonté d’un seul homme, l’empereur Yongle, qui la fit construire en seize ans, sur un plan soigneusement étudié, à partir de 1406. Sur 72 hectares elle abrite 8 700 salles où vécurent deux dynasties et vingt-quatre empereurs, qui firent peu de changements. En revanche, le Louvre résulte d’une multitude de décisions et d’agrandissements successifs. On y voit également une maquette de la Cité interdite ainsi que des éléments d’architecture de celle-ci, les uniformes colorés des Huit Bannières (troupes impériales) et un rouleau peint représentant l’empereur inspectant ses troupes, rappelant ainsi la fonction militaire de ce lieu fortifié.
Enfin, dans la galerie Richelieu, nous pouvons admirer quelques chefs-d’œuvre de la période de l’empereur Qianlong (r. 1736-1795). La Chine est alors au zénith de sa puissance avec le territoire le plus vaste de son histoire. Qianlong, également peintre, calligraphe et collectionneur, attire des artistes occidentaux comme Giuseppe Castiglione ou Jean-Denis Atirret. Nous pouvons voir, entre autres, des portraits, des figures grandeur nature de chevaux ayant appartenu à l’empereur et l’un de ses trônes d’apparat, en zitan, un bois précieux, avec tous ses accessoires (écran, panneaux, éventails, lions, etc.) et les instruments de musique qui l’accompagnaient : cloches et pierres sonores en jade. Une exposition très intéressante. Musée du Louvre Ier. Jusqu’au 9 janvier 2012. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.louvre.fr.


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