CHEFS-D'OEUVRE DE BUDAPEST
Dürer, Greco, Tiepolo, Manet, Ripp-Rónai ...

Article publié dans la Lettre n° 398
le 13 juin 2016


 
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CHEFS-D’ŒUVRE DE BUDAPEST. Dürer, Greco, Tiepolo, Manet, Rippl-Rónai … Durant les travaux de rénovation du musée des Beaux-Arts de Budapest, qui l’oblige à fermer ses portes, une partie de ses chefs-d’œuvre sont exposés au musée du Luxembourg. Nous pouvons ainsi voir quelque 85 peintures, dessins et sculptures qui nous donnent une bonne idée de la richesse de ce musée. A vrai dire, ce n’est pas une surprise pour les lecteurs de Spectacles Sélection puisque nous avions déjà fait état en 2011 de la splendeur de ce musée, en rendant compte de l’exposition à la Pinacothèque de Paris, Les Esterhazy, princes collectionneurs (Lettre 325).
En effet, ayant besoin d’argent, les Esterhazy ont vendu leur exceptionnelle collection à l’Etat hongrois en 1871. Elle comprenait quelque six cents chefs-d’œuvre classés par écoles. Ce fonds a été complété par la suite, notamment grâce à la générosité de collectionneurs hongrois désireux de contribuer au développement de ce musée, en comblant progressivement les lacunes du noyau initial. En 1896, le Parlement décide de réunir en un seul lieu l’ensemble des collections et fait construire le vaste bâtiment qui les abrite encore aujourd‘hui.
Le parcours de l’exposition adopte un ordre chronologique en commençant par La Fin du Moyen Âge avec de remarquables tableaux comme cette Vierge à l’Enfant de Michiel Sittow (vers 1490), cette Présentation de Jésus au Temple par le Maître d’Okolicsnó (1500-1510) et plusieurs sculptures en bois dont une Sainte Dorothée (1410-1420) grandeur nature du Royaume de Hongrie. Vient ensuite la Renaissance germanique avec des tableaux de Dürer (Portrait d’un jeune homme, vers 1500-1510), d’Altdorfer et surtout de Lucas Cranach l’Ancien et son atelier (Lamentation sur le Christ mort, vers 1515-1516, que nous avions déjà vu en 2011). Avec le Cinquecento, nous avons des tableaux de Bassano, Véronèse, Tintoret et un petit bronze attribué à Léonard de Vinci (Cavalier sur un cheval cabré, début du XVIe siècle), sans doute coulé à partir d’une figurine en cire qui lui aurait servi pour sa peinture de la Bataille d’Anghiari.
Dans la section suivante, Un nouvel élan religieux, les commissaires nous présentent côte à côte des toiles traitant des sujets analogues comme Saint Jérôme par Ribera et par Blanchard. Dans cette salle on peut voir également, entre autres, un tableau d’Artemisia Gentileschi (Yaël et Sisera, 1620), trois tableaux du Greco et une grande toile de Tiepolo (Apparition de saint Jacques à la bataille de Clavijo, vers 1749-1750).
Avec L’Âge d’or hollandais, nous voyons des toiles de Frans Hals, Pieter de Hooch, Jan Steen, etc. et l’un des premiers dessins de Rembrandt (Maison paysanne hollandaise dans le clair-obscur, 1635 ou 1636).
Dans la section suivante, Caractères, les commissaires confrontent des portraits peints à différentes époques et dans différents pays. Goya voisine ainsi avec Füssli d’une part et Manet (La Dame à l’éventail ou La Maîtresse de Baudelaire, 1862) d’autre part. La toile de Mihaly Munkacsy (L’Apprenti bâillant, 1868) est mise en regard de deux bronzes de Messerschmidt dont Tête de caractère : l’Homme qui baille (1771-1781), et ainsi de suite.
Avec La Nouvelle peinture, nous voyons des toiles de Monet, Cézanne, Gauguin, Millet, van Gogh, Seurat à côté de deux peintres hongrois imprégnés de la peinture française, Mihály Munkácsy (Portrait de Franz Liszt, 1886) et Károly Ferenczy (La Femme peintre, 1903). Enfin, la dernière section, Symbolisme et modernité, l’une des plus riches, montre l’attirance des peintres hongrois au tournant des XIXe et XXe siècles pour les mouvements européens comme la Sécession munichoise (János Vaszary : L’Âge d’or, 1898) ou les nabis parisiens (József Rippl-Rónai : Femme à la cage, 1892). On voit aussi dans cette section une ravissante sculpture de Rodin, Sirènes (1888) et une toile très poétique de Pál Szinyei Merse, L’Alouette (1882).
Tous ces chefs-d’œuvre sont présentés dans une scénographie très réussie. Une exposition qu’il faut voir. Musée du Luxembourg 6e (01.40.13.62.00). Lien : www.museeduluxembourg.fr.


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