« DANS L'INTIMITE DES FRERES CAILLEBOTTE,
PEINTRE ET PHOTOGRAPHE »


Article publié exclusivement sur Internet avec la Lettre n° 327
du 23 mai 2011


DANS L'INTIMITE DES FRERES CAILLEBOTTE, PEINTRE ET PHOTOGRAPHE. Sans la renommée du peintre impressionniste Gustave Caillebotte (1848-1894), on ne se serait sans doute pas intéressé aux photographies de Martial Caillebotte (1853-1910) et l'on aurait eu tort. La présente exposition, qui fait suite à une étude récente du fonds photographique de Martial, montre combien les deux frères étaient proches, vivant ensemble jusqu'au mariage de Martial en 1887 et partageant les mêmes goûts. A l'abri du besoin grâce à la fortune léguée par leur père, qui permettra à Gustave d'aider ses amis impressionnistes dans le besoin, ils peuvent faire tout ce dont ils ont envie : collections de timbres de premier plan, horticulture dans leurs maisons de campagne à Yerres puis à Genevilliers, canot puis yatching sur les voiliers dessinés par Gustave, avec lesquels ils remportent des régates sur la Seine et bien sûr leur art respectif. La mise en parallèle, que nous avons essayé de rendre dans la planche de visuels jointe à cet article, des différents thèmes traités par l'un et l'autre avec leur art respectif, est tout à fait passionnante, même si la période de recouvrement est étroite puisque Martial ne s'intéressa à la photographie qu'en 1891, guidé par son beau-frère, et que Gustave décéda en 1894.
La première salle est consacrée à Paris, ville alors en pleine mutation avec les grands travaux du baron Haussmann. L'un et l'autre représentent des vues de la ville tant depuis la rue (Les Peintres en bâtiment, 1877) que depuis le balcon de leur appartement (Un Balcon, boulevard Haussmann, 1880) ainsi que les petits métiers de l'époque (La Descente d'un réverbère, 1891).
Viennent ensuite deux salles consacrées à la vie intime des deux frères, soit ensemble, soit dans la nouvelle famille de Martial. Nous y voyons des autoportraits (Autoportrait au chevalet, 1879) et des représentations de leurs amis comme Portrait de Madame Renoir. Auguste Renoir deviendra d'ailleurs l'exécuteur testamentaire de Gustave et aura bien du mal à faire accepter par l'Etat le fameux « Legs Caillebotte » composé d'une importante collection de tableaux impressionnistes (plus de quarante tableaux de Degas, Monet, Renoir, Pissarro, etc.) !
Les salles 4 et 5 sont consacrées aux « plaisirs du jardin », tant par la vie en plein air que cela procure que par le goût pour l'horticulture que Gustave partage avec son ami Monet. De nombreuses toiles et photographies illustrent ces plaisirs champêtres (Portraits à la campagne, 1876 ; Les Roses, jardin du Petit Gennevilliers, 1886).
Les deux frères sont curieux de tout et s'intéressent aussi à la vie moderne caractérisée, entre autres, par l'apparition de l'automobile, du chemin de fer et des infrastructures qui vont avec. C'est le sujet de la salle 6 « Le paysage moderne » où l'on peut voir des toiles célèbres comme Le Pont de l'Europe ou Vue prise du pont d'Argenteuil.
Les deux dernières salles sont peut être les plus éblouissantes avec de somptueuses toiles représentant des scènes nautiques : pêcheurs (Pêche à la ligne, 1872), baigneurs (Baigneurs, bords de l'Yerres, 1878), canotiers (Canotier au chapeau haut de forme, 1877-1878), voiliers (Régates à Argenteuil, 1893), berges de petites rivières ou de la Seine, etc.
Une exposition aussi originale que belle, permettant également d'admirer la demeure de ces grands collectionneurs que furent Edouard André et sa femme Nelly Jacquemart. Musée Jacquemart-André, 8e. Jusqu'au 11 juillet 2011. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.musee-jacquemart-andre.com/fr/jacquemart/


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