« TIM BURTON, L'EXPOSITION »

Article publié exclusivement sur Internet avec la Lettre n° 342
du 11 juin 2012


TIM BURTON, L'EXPOSITION. Après The Museum of Modern Art de New York, qui l'a conçue en 2009, Melbourne, Toronto et Los Angeles, Paris a la chance d'accueillir cette exposition sortant des sentiers battus. Nous connaissons tous la plupart des quinze longs métrages réalisés jusqu'en 2012 par cet auteur (au vrai sens du terme) hors du commun, de Pee-Wee Big Adventure (1985), Beetlejuice (1988) ou Batman (1989) à Alice au pays des merveilles (2010) ou Dark Shadows (2012), mais nous n'avions jamais fait connaissance avec le dessinateur hors pair qu'il est. Aujourd'hui, nous avons la chance de voir son œuvre picturale, d'où sont nés des albums, des cartoons, des livres pour enfants, des storyboards, des maquettes, des films, etc.
Né en 1958 à Burbank (Californie), une ville où il n'y avait pas de musée mais un cinéma et un cimetière, que fréquentait le jeune Timothy Walter Burton, celui-ci, n'aimant guère lire, est passionné par les films d'horreur et de science-fiction et par le dessin. Il est assez vite remarqué et, à dix-huit ans, décroche une bourse pour s'inscrire à CalArts. C'est une école fondée par Roy et Walt Disney pour encourager l'étude conjointe des arts visuels et des arts du spectacle dans un environnement promouvant le travail en atelier. Il reçoit un enseignement classique, mais, destiné à devenir animateur, il a aussi le loisir de faire des dessins sans commune mesure avec les nus académiques ou les natures mortes. C'est une partie significative de ces dessins d'êtres bizarres, d'aliens, d'insectes humanoïdes, qui sont présentés dans cette exposition.
On mesure ainsi combien son univers est vraiment étrange et témoigne d'une imagination débridée invraisemblable. On comprend que ses premières années dans les studios Disney, à partir de 1979, passées à animer des personnages falots, le dépriment. Néanmoins, il s'accroche et produit un nombre impressionnant d'histoires originales dont la plupart resteront à l'état de projets tandis que quelques-unes donneront naissance à ses propres films. Remarquant enfin son talent singulier, Disney accepte de financer en 1982 le court métrage d'animation, Vincent, avec la voix de son héros d'enfance, Vincent Price, bien connu des amateurs de films d'épouvante. Son collègue de travail Rick Heinrichs, réalise l'animation de ce film de six minutes et collaborera par la suite à la plupart des films de Tim Burton. Ce film ira au placard, comme Frankenweenie (1984), réalisé lui, avec des acteurs. Ces films-là ne sont pas conformes au style du studio !
La chance tourne et, en 1985, la Warner Bros l'engage pour réaliser Pee-Wee Big Adventure avec l'acteur Paul Reubens. Ce film à petit budget qui divise la critique est un record au box office. La carrière cinématographique de Tim Burton est lancée. Nous connaissons la suite pour l'avoir vue au cinéma. Des extraits de ses films sont présentés tout le long du parcours de l'exposition, avec les dessins des personnages, des maquettes, des photos et divers documents graphiques. Néanmoins le plus passionnant sont tous les dessins qu'il a réalisés, en dehors de tout projet de film (encore que ?) et dont le nombre et la variété sont étourdissants.
La présentation, selon un parcours dont il est difficile de s'affranchir, est claire et méthodique. En sortant nous avons un autre regard sur ce réalisateur hors norme et sur ses thèmes de prédilection. Une exposition riche en documents pour tous ceux qui aiment l'onirisme, le fantastique ou tout simplement le cinéma. La Cinémathèque française 12e. Jusqu'au 5 août 2012. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.cinematheque.fr.


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