Parcours en images de l'exposition

BALZAC ET GRANDVILLE
Une fantaisie mordante

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°487 du 2 octobre 2019




1 - Grandville et Balzac dans les salles de rédaction



Scénographie
GRANDVILLE ET BALZAC DANS LES SALLES DE RÉDACTION

Les premiers journaux illustrés, plus ouverts aux questions artistiques qu’à l’actualité politique ou économique, font une large place aux gravures et aux commentaires qui les accompagnent. Dessinateurs et journalistes se côtoient dans les salles de rédaction, et c’est ainsi que Grandville et Balzac se rencontrent.

Grandville est alors connu pour ses caricatures animalières, et les premiers dessins qu’il fournit aux journaux restent dans cette veine. À ces fantaisies succèdent bientôt de féroces caricatures politiques, d’abord contre Charles X, puis contre le gouvernement de Louis-Philippe. Son engagement en faveur des républicains l’entraîne dès lors dans des voies dont Balzac, attiré par le monarchisme vers la fin de 1831, va s’éloigner.

En 1835, Balzac devient brièvement propriétaire de la revue royaliste La Chronique de Paris, qui avait déjà fait appel à Grandville : la faillite de cette entreprise le ramène dénitivement à la littérature.

Cette première salle évoque la rencontre des deux hommes, et leurs progressives divergences.
 
Texte du panneau didactique.
 
Grandville. Le Moulin à paroles. Lithographie publiée dans La Caricature le 6 octobre 1831.
 
Grandville. La Silhouette, Paris, 1829-1831. Le rapprochement difficile Bibliothèque de Nancy.
 
Grandville. Soufflez, soufflez, vous ne l’éteindrez jamais. Bibliothèque de Nancy Est.
Grandville. Cabinet d’histoire naturelle, lithographie colorée extraite de La Caricature, 1833, 52,5 x 35,7 cm. Paris, Maison de Balzac.
Grandville. Cabinet d’histoire naturelle, lithographie colorée extraite de La Caricature, 1833, 52,5 x 35,7 cm. Paris, Maison de Balzac.
 
Grandville. La Silhouette, Paris, 1829-1831. Petit matou ! Bibliothèque de Nancy Est.
 
Grandville. L’oppression gouvernementale - Étrennes au peuple. Encre sur papier. 21,5 x 19,5 cm. Bibliothèque de Nancy.
Scénographie
 
Grandville. La chasse à la liberté. Bibliothèque de Nancy Est.
 
Grandville. La chasse à la liberté. Bibliothèque de Nancy Est.
Grandville. Oh ! Ah ! par exemple ! c’est fort ! Une caricature sur notre charge ! Sur la censure ! Il faut intimider ces polissons d’artistes, supprimons-la. Dessin préparatoire pour la lithographie publiée dans Le Charivari le 8 novembre 1835. Encre sur papier.
Grandville. Le peuple livré aux impôts suceurs dans la grande fosse du budget / Spectacle gratis donné par le pouvoir aux salariés de toute espèce. Lithographie en noir, mai 1833. 52,5 x 35,7 cm.
 
Grandville. Dessin préparatoire pour l’affiche annonçant le lancement du journal La Caricature, le 31 octobre 1830. Plume et encre sur papier.
 
Grandville. L’état de nos finances est rassurant si les besoins sont grands, d’abondantes ressources sont ménagées pour y pourvoir. Bibliothèque de Nancy Est.
Grandville. Descente dans les ateliers de la liberté de la presse. Lithographie en noir novembre 1833. 52,5 x 35,7 cm.
 
Grandville. L’Enchanteur Merlin faisant en plein midi descendre la nuit sur le télégraphe. Dessin préparatoire pour la lithographie publiée dans La Caricature le 16 avril 1835. Lavis sur traits de mine de plomb sur papier.
 
Grandville. Digestion du budget. Travail administratif, politique, moral et surtout économique. Dessin préparatoire pour la lithographie publiée dans La Caricature le 24 mai 1832. Aquarelle sur traits de mine de plomb sur papier.


2 - Balzac commentateur de Grandville



Scénographie
BALZAC COMMENTATEUR DE GRANDVILLE

Balzac est l’un des rares écrivains de son temps à s’intéresser aux dessinateurs, avec une curiosité qu’explique en partie sa connaissance des métiers de l’imprimerie. Cela s’explique par l’attrait de Balzac pour les métiers de l’imprimerie, ainsi que dans sa volonté d’élargir le champ de l’art afin d’y inclure le roman, genre alors peu considéré.

Les relations entre Balzac et Grandville sont certainement excellentes, car Balzac vante les gravures du jeune artiste dans trois articles. Dans le premier, il commente avec enthousiasme la série de gravures intitulée Voyage pour l’éternité, composée de neuf lithographies très inventives dans lesquelles Grandville, écrit-il, « vient de donner de la gaieté à la Mort ».

Le deuxième article évoque la gravure Mœurs aquatiques. Un rapt, qui montre un rat ceinturant une grenouille au bord d’un étang. Balzac joue sur l’ambiguïté de la scène et imagine plaisamment différents personnages – un député, un pair de France, un publiciste, un amateur… – donner des
explications, évidemment contradictoires, sur le sens profond de celle-ci.

Enfin, Balzac s’arrête sur Les Bacchanales de 1831, une gravure antigouvernementale qu’il interprète à la fois comme une leçon pour les« pantins politiques » et comme une vision prophétique.

De son côté, Grandville dessinera au fil des ans plusieurs caricatures de l’écrivain beaucoup moins féroces que ses charges politiques, et qui attestent la persistance de relations amicales.


 
Texte du panneau didactique.
 
Grandville. Carnet voyage pour l’éternité. Musée Carnavalet.
Scénographie
 
Grandville. Monsieur le baron, on vous demande. Collection privée.
 
Grandville. Voilà, Messieurs un plat de mon métier. Collection privée.
 
Grandville. Soufflez, soufflez, vous ne l’éteindrez jamais. Bibliothèque de Nancy Est.
 
Grandville. Carnet voyage pour l’éternité. Musée Carnavalet.
 
Grandville. Première étape. Bibliothèque de Nancy.
 
Grandville. Les ombres portées. Bibliothèque de Nancy Est.
Scénographie
Grandville. Grande course au clocher académique. Deux gravures colorées parues de décembre 1839 à février 1840 dans La Caricature provisoire puis en 1844, remaniées, pour Le Charivari. Bibliothèque de Nancy Est.
 
Grandville. Projet d’éventail représentant l’apothéose de Balzac. Crayon, encre brune, 1835-1836, timbre sec aux initiales « J.J.G. », 40,4 x 24. Paris, Maison de Balzac.
 
Grandville. Mœurs aquatiques. Un rapt. Lithographie en noir. Paris, Maison de Balzac.
Grandville. Les Bacchanales de 1831. Lithographie coloriée publiée dans La Caricature le 17 février 1831.
Grandville. Bacchanales de 1831. Bibliothèque de Nancy Est.


3 - Grandville illustrateur de Balzac



Scénographie
GRANDVILLE ILLUSTRATEUR DE BALZAC

Les lois sur la presse de 1835 rétablissent la censure, mettant fin ainsi à la caricature politique, aussi Grandville est-il contraint de se reconvertir dans l’illustration. À partir de 1840, il participe notamment à deux grandes entreprises éditoriales réunissant les textes d’écrivains connus, Les Français peints par eux-mêmes, puis les Scènes de la vie privée et publique des animaux. Les Français peints par eux-mêmes proposent en huit volumes une description de l’ensemble des types sociaux identiés en France. Les Scènes de la vie privée et publique des animaux font ressortir quelques types mais jouent davantage sur l’actualité du temps. Le premier ouvrage comporte des œuvres de plusieurs dessinateurs, alors que le second est illustré par le seul Grandville.

Les Scènes de la vie privée et publique des animaux, sous le couvert d’une critique des nations animales, jettent un éclairage satirique sur la vie parisienne et l’actualité. Ayant fourni cinq textes, Balzac en est l’un des principaux auteurs.

Que ce travail soit confié à Grandville n’a rien d’étonnant, puisque sa carrière avait été lancée par la série des Métamorphoses du jour composée de soixante et onze gravures où sont représentés des humains à figure animale dans leurs activités quotidiennes, l’ensemble formant une satire humoristique et poétique des moeurs et des institutions. La mise en scène de ce parallélisme entre le système de la société et celui de la nature, l’intérêt porté par Grandville aux classications sociales le rapprochent aussi de Balzac.


 
Texte du panneau didactique.
 
Grandville. Étude pour le type de La Monographie du rentier, publiée en mars 1840 dans Les Français peints par eux-mêmes. Dessin à la plume à l’encre noire sur papier, 11,2 x 18,4 cm. Paris, Maison de Balzac.
 
Grandville. Gravure sur bois pour La Monographie du rentier, publiée en mars 1840 dans Les Français peints par eux-mêmes, 16,9 x 25,6 cm. Paris, Maison de Balzac.
 
Grandville. Double page pour le Guide d’Âne, dans Scènes de la vie privée et publique des animaux. Avec justification par Français pour Hetzel et Paulin. Estampe, 28,2 x 39,3 cm. Musée Carnavalet.
Grandville. Les Métamorphoses du jour. © Maison de Balzac / Roger-Viollet.
 
Grandville. Dessin préparatoire pour la gravure en pleine page de la lionne dans « Voyage d’un lion d’Afrique à Paris » par Honoré de Balzac, in Scènes de la vie privée et publique des animaux. Hetzel, 1842. Paris, Maison de Balzac.
 
Grandville. Illustration pour Voyage d’un moineau de Paris dans Scènes de la vie privée et publique des animaux. Avec justification par Français pour Hetzel et Paulin. 20 x 28 cm. Paris, Musée Carnavalet.
 
Grandville. Page avec annotations d’éditeur pour Peines de cœur d’une chatte anglaise.
 
Grandville. Page avec annotations d’éditeur pour Peines de cœur d’une chatte anglaise.
Scénographie
 
Grandville. Affiche publicitaire pour Scènes de la vie privée et publique des animaux, vers 1842.
 
Grandville. Affiche publicitaire pour Scènes de la vie privée et publique des animaux, vers 1842.
 
Grandville. Les Métamorphoses du jour. © Maison de Balzac / Roger-Viollet.
 
Grandville. Les Métamorphoses du jour. © Maison de Balzac / Roger-Viollet.
Scénographie
 
Grandville. Grande course au clocher académique. © Maison de Balzac / Roger-Viollet.
 
Grandville. Les métamorphoses du jour.
 
Grandville. Page avec annotations d’éditeur pour Voyage d’un lion d’Afrique à Paris.
 
Grandville. Page avec annotations d’éditeur pour Voyage d’un lion d’Afrique à Paris.