BACON EN TOUTES LETTRES

Article publié dans la Lettre n°486 du 25 septembre 2019



 
Pour voir le parcours en images de l'exposition, cliquez ici.

BACON EN TOUTES LETTRES. À sa mort, l’inventaire de la bibliothèque de Francis Bacon (1909-1992) recense plus de mille ouvrages. L’artiste affirmait que la littérature constituait un stimulus puissant de son imaginaire. Ses lectures lui inspiraient une atmosphère générale, des images qui surgissaient, comme le font les Furies dans ses tableaux. C’est donc sur ce thème littéraire que Didier Ottinger, commissaire de cette exposition, a conçu celle-ci en présentant une soixantaine d’œuvres allant de 1971, année de l’exposition que lui consacra le Grand Palais, procurant à Bacon une renommée internationale, jusqu’à sa mort.
Bacon perd son compagnon, George Dyer, mort en se suicidant, quelques jours avant le vernissage de l’exposition de 1971. Il en est très affecté et éprouve un sentiment de culpabilité qui prend la forme symbolique et mythologique des Erinyes (Les Furies) appelées à proliférer dans sa peinture. Les trois triptyques dit « noirs » peints en souvenir de son ami défunt (In Memory of George Dyer, 1971 ; Triptych-August 1972 et Triptych, May-June 1973) commémorent cette disparition. Les trois sont présentés dans cette exposition.
L’accent est ainsi mis sur la présentation de douze grands triptyques (3 panneaux de près de 2 mètres sur 1,50 mètre chacun) auxquels s’ajoutent des portraits, des autoportraits et diverses toiles. Dans ces tableaux, la peinture de Bacon est stylistiquement marquée par sa simplification, par son intensification. Il use d’un registre chromatique inédit, de jaune, de rose, d’orange saturé.
En dehors d’un panneau nous introduisant dans cette exposition, il n’y a aucun autre panneau et aucune explication sur les cartels relatifs aux tableaux exposés. En revanche nous avons des lectures en continu, en français et en anglais, de textes d’Eschyle (Les Euménides), de Nietzsche (La vision dionysiaque du monde), de TS Eliot (La terre vaine), de Michel Leiris (Miroir de la tauromachie), de Joseph Conrad (Au cœur des ténèbres) et de Georges Bataille (Chronique Dictionnaire), tous auteurs appréciés de Bacon et l’ayant inspiré. Parmi ses contemporains, Michel Leiris est l’écrivain le plus proche de Bacon. C’est lui qui fait la traduction en français des entretiens du peintre avec David Sylvester et surtout il collabore avec Bacon à la conception d’un ouvrage illustré, Miroir de la Tauromachie, publié en 1990.
Cette exposition singulière, la première depuis plus de vingt ans (la dernière rétrospective française date de 1996, déjà au Centre Pompidou), permet de voir l’évolution de la peinture de cet artiste au cours des dernières années et peut-être de le faire mieux connaître aux jeunes générations. Centre Pompidou 4e. Jusqu’au 20 janvier 2020. Lien : www.centrepompidou.fr.


Pour vous abonner gratuitement à la Newsletter cliquez ici

Index des expositions

Accès à la page d'accueil de Spectacles Sélection