PLUS JAMAIS SEUL

Article publié dans la Lettre n° 425
du 1er mai 2017


 

PLUS JAMAIS SEUL. Drame d’Alex Anwandter avec Sergio Hernandez, Andrew Bargstead, Jaime Leva, Antonio Zegers, Benjamin Westfall, Gabriela Hernandez, Edgardo Bruna, Atrid Roldan (2016 - Chili - Couleur – 1h21).
En 2012, à Santiago, un jeune homme, Daniel Zamudio, est victime d’une agression homophobe. Il est abattu après avoir été torturé. Après ce choc dans l’opinion chilienne, une loi anti-discriminatoire a été votée, la loi Zamudio. Ce garçon était un fan du chanteur-auteur-compositeur Alex Anwandter, célèbre dans toute l’Amérique latine. Celui-ci, qui avait rencontré Zamudio, décide alors de s’inspirer de ce drame pour son premier film.
Au début nous faisons connaissance avec un jeune garçon, Pablo (Andrew Bargstead), amoureux de Felix (Jaime Leva) et vivant seul avec son père Juan (Sergio Hernandez). Ce dernier est tellement absorbé par son travail, la fabrication de mannequins, qu’il n’a pas le temps de s’occuper de son fils. La voisine, tante de Felix, et une fille, amoureuse de Pablo, gravitent autour de lui, cherchant plus ou moins à en faire un garçon « comme les autres ». C’est alors qu’il est violemment agressé par ceux-là même qu’il fréquente et tombe dans le coma. Son père est bouleversé et s’interroge sur sa responsabilité. Il a épousé une femme trop jeune qui est partie en lui laissant Pablo. Il se fait exploiter par un ami avec lequel il croit être associé alors qu’il n’est qu’un employé. Il n’a pas souscrit la bonne assurance. Il a laissé faire son fils lorsque celui-ci s’est mis à la danse classique. Il pense à ses relations passées avec son propre père ... Bref il se sent coupable et décide de tout abandonner.
Il y a un basculement brutal entre le premier tiers du film, entièrement consacré à Pablo, et la suite consacrée aux tourments du père. Entre les deux une agression, longue, brutale, réaliste, avec des agresseurs connus mais qui ne peuvent être poursuivis faute de témoins directs. Le réalisateur n’a pas voulu situer précisément son film mais les plans de coupe entre chaque séquence montrent une grande ville vue de haut sous différents points de vue. Ce montage répétitif témoigne ainsi du temps qui s’écoule depuis le début de l’histoire. Un film militant qui exprime bien le drame de « ne pas être dans la norme » quand on vit à côté de brutes et de crétins. Ce film a obtenu de nombreuses récompenses, en particulier dans les festivals de films LGBT. R.P. En salles à partir du 3 mai 2017.


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