MILLION DOLLAR BABY

Article publié dans la Lettre n° 241


MILLION DOLLAR BABY. Film américain de Clint Eastwood avec Clint Eastwood, Hilary Swank, Morgan Freeman (2004-couleurs-2h10).
Lorsque Maggie le pria de devenir son entraîneur, Frank Dunn refusa tout net. Ses raisons étaient aussi valables que diverses: il n’entraînait jamais de filles, la boxe n’était pas un sport pour elles et à bientôt trente-deux ans, Maggie était trop âgée pour affronter sur le ring des adversaires beaucoup plus jeunes et plus agiles. Mais à ces raisons s’en s’ajoutait une plus secrète: le refus obstiné de sa propre fille de le revoir, qui le rongeait et ne lui donnait pas l’envie de s’encombrer d’un autre échantillon féminin. C’était sans compter sans la volonté déterminée de Maggie qui s’installa dans son club et revint à la charge. Frankie résista puis accepta à contre coeur espérant secrètement que Scrap lui conseillerait le contraire, Scrap, l’un de ses anciens boxeurs devenu son homme de salle, son plus vieil et seul ami. Mais celui-ci ne dit rien, se contentant d’observer la constance de Maggie, les dénégations suivies de l’acceptation de Frank, puis la relation père-fille qui se tissa peu à peu entre eux. Les combats se succédèrent, toujours plus difficiles, jusqu’à la dernière marche, celle du championnat du monde. C’était un match d’un million de dollars, son «baby» était prêt à l’affronter, du moins il le croyait.
Clint Eastwood se glisse dans le monde de la boxe comme il le fait avec chacun des sujets qu’il traite à l’écran, avec la même rigueur, le même souci de précision et de perfection. Il dresse tout d’abord un tableau sans concessions de ce monde sans pitié et malgré un début explicatif un peu long, on est déjà passionné. L’émotion est là, palpable, depuis la première rencontre de Frank avec cette jeune femme volontaire, malheureuse d’être née dans une famille telle que la sienne et qui trouve vite chez son entraîneur la tendresse du père décédé qui lui manque tant. C’est ici que le réalisateur a gagné ses quatre Oscar, dans la vision juste qu’il porte sur le monde qui l’entoure et dans cette façon extraordinaire d’exprimer toutes les valeurs humaines qu’elles soient familiales ou simplement amicales avec cette simplicité, cette pudeur et cette délicatesse qui caractérisent ses films. Derrière le récit épistolère de Scrap, rapportant à la fille de Frank un moment de la vie de son père, se glisse l’ombre d’un grand vétérant du cinéma qui mêle à cette histoire poignante son sens des valeurs et ses propres sentiments. Lien : www.marsdistribution.com/fiche_film_gen_cfilm=51691.html


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