KAIRO (« Circuit »)

Article publié dans la Lettre n° 187


KAIRO (« Circuit »). Film japonais de Kiyoshi Kurosawa avec Kato Haruhiko, Aso Kumiko, Koyuki, Arisaka Kurume (2001-couleurs-2h00).
Taguchi ne répond pas au téléphone depuis une semaine. Au bureau, ses collègues Michi et Junko sont inquiètes, d’autant plus que Yabé, un autre employé, leur rappelle qu’il devait leur fournir une disquette importante. Michi se décide à aller chez le jeune homme. Elle trouve l’appartement vide, se met à chercher la disquette et subitement Taguchi est là devant elle. Il lui parle normalement puis sort de son champ de vision. Se fiant à ses indications, Michi continue de chercher la disquette puis ne recevant plus de réponses à ses questions, elle passe dans la pièce attenante. Taguchi est là, il vient de se pendre. Au bureau, le choc est immense. Sur la disquette que rapporte Michi, les jeunes gens peuvent distinguer des images, bizarres, complètement incompréhensibles. De retour chez lui, Yabé introduit la disquette dans son propre ordinateur. Les mêmes images se succèdent, l’appartement de Taguchi, avec le jeune homme de dos, et au loin le reflet d’un visage. Mais cette fois, quelques mots s’inscrivent sur l’imprimante: « Veux-tu rencontrer un fantôme »? Affolé, il éteint et s’endort. l’ordinateur se rallume...
Parallèlement à leur histoire, Kawashima, un étudiant en économie, observe aussi d'étranges phénomènes lorsqu’il surfe sur Internet. Il se rend dans une société qui conçoit des logiciels et y rencontre Harué, une jeune informaticienne, que ces phénomènes intéressent car elle est hantée par la solitude et la mort. Michi, Junko, Yabé, Kawashima et Harué ont ouvert la « boîte » de Pandore. Un virus semble s’être emparé du web. Gare à celui ou à celle qui s’y connecte.
Kiyoshi Kurosawa est un réalisateur très productif. Ses longs métrages traduisent tous plus ou moins le même malaise, une sorte d’angoisse, face au délabrement de la société. Sous couvert d’une histoire de revenants, son film ressemble à une sorte de parabole dans laquelle il attire l’attention sur l’existence des gens de notre monde, basée sur l’indifférence, la solitude et l’isolement, en un mot, sur une sorte de déshumanisation. Il mène son scénario avec beaucoup de subtilité grâce à un suspens constamment relancé, une interprétation hors paire, l’effroi de ces jeunes gens complètement dépassés, étant presque palpable. Les prises de vue sont particulièrement soignées, celle de la ville de Tokyo, surtout, devenue déserte comme à la suite d'un cataclysme, tout comme le bateau qui s’éloigne d’un monde mort, tel une arche de Noé. Lien:
www.kairo-movie.net


Retour à l'index des films

Nota: pour revenir à « Spectacles Sélection » il suffit de fermer cette fenêtre ou de la mettre en réduction