LES FANTOMES DE LOUBA

Article publié dans la Lettre n° 183


LES FANTOMES DE LOUBA. Film français de Martine Dugowson avec Elsa Zylberstein, Camille Japy, Jean-Philippe Ecoffey, Julia Levy-Boeken,Vahina Giocante, Jean Vergnet (2000-couleurs-1h45).
La mère de Louba avait trois ans lorsque ses parents furent déportés dans les camps. Son père, lui, est revenu d’Auschwitz, mais seul. Il avait quatorze ans. De leur mariage, est née Louba. Le temps aurait peut-être été réparateur pour ce couple marqué à jamais dans son coeur, mais la vie de la mère de Louba fut fauchée par un bus. La fillette avait cinq ans.« Avoir échappé aux camps de concentration et mourir vingt ans plus tard aussi bêtement », répète inlassablement la cousine chaque dimanche, lorsqu’elle reçoit Louba à déjeuner, tout en lui montrant les photos des membres de la famille, tous disparus. Son père est parti pour Israël et n’a plus donné de nouvelles. Ballottée entre la DDASS et les familles d’accueil, Louba a vécu une enfance sans amour, hantée par l’histoire dramatique de sa famille. Un drame amoureux, vécu à cause de la jalousie d’une camarade, va aggraver le mal de vivre de Louba. Aujourd’hui adulte, son existence est aussi chaotique que son passé lorsqu’elle retrouve par hasard la trace de cette amie qui l’a autrefois trahie. Louba décide alors de lui voler sa vie. Martine Dugowson renoue avec ses thèmes de prédilection, l’amitié et ses peines et le drame juif. Elle porte plus spécialement son attention sur les séquelles psychologiques de l’holocauste chez une enfant qui ne parvient pas à construire sa vie sur cette montagne de cendres et qui, de plus, n’a pas trouvé d'amitié sincère dans son adolescence. Elsa Zylberstein est étonnante de sensibilité et d’émotion contenue dans le rôle de Louba. Un film sobre mais qui contient des scènes très intenses surtout celles qui ont trait au père.


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